Béhanzin est né en 1845, il devient roi du Dahomey le 29 décembre 1889, en succédant à son père lorsque celui-ci décède. Béhanzin accède donc au pouvoir en pleine expansion du colonialisme européen et notamment français. Refusant d’être complice du colonialisme, il décide de protéger son territoire contre l’envahisseur, et se prépare immédiatement à la lutte armée contre les français,qui ont reçu des renforts en février 1890.
Toute suite le nouveau roi doit faire face aux assauts des Français et lutter en même temps, dès 1890 et 1891, contre une opposition intérieure sur son propre terrain, menée essentiellement par des négociants et des politiciens qui se sont alliés à l’envahisseur européen.
En contact avec les Allemands, il procure à ses soldats des fusils et des canons. Il parvient même à faire intégrer dans son armée des Allemands et des Belges. Mais l’envahisseur avait déjà fait une avancée considérable dans les terres africaines, ce qui met la France en position de force face à l'armée du Dahomey.
L'accord de Ouidah, conclu le 30 octobre 1890, reconnaît à la France le protectorat sur Porto-Novo, en échange d'une rente annuelle. Les deux parties profitent de ce répit pour se préparer activement à la guerre. Béhanzin dispose de 15 000 hommes armés de fusils et de couteaux-machettes, et de 4 000 amazones pareillement équipées. La flotte française établit un blocus des côtes pour arrêter les livraisons d'armes aux Dahoméens. Les troupes françaises envahissent alors le Dahomey. Après avoir repoussé les troupes de Béhanzin à Dogba, elles franchissent l'Ouémé. Au combat de Pokissa, le 4 octobre 1890, les Français capturent trois Allemands et un Belge qui se trouvaient dans les rangs de l'armée dahoméenne et les fusillent.
Malgré les combats qui redoublent, les troupes françaises continuent leur progression. Le 4 novembre, Béhanzin est battu, son armée presque totalement détruite (4 000 morts et 8 000 blessés environ) et, le 16 novembre, les français entrent dans le Dahomey en flammes. Béhanzin tente en vain de négocier, mais devant la brutalité et l'intransigeance du gouvernement français, il est contraint de reprendre la lutte défendant vaillamment son territoire. Amoindri, fatigué et traqué comme d’autres résistants avant et après lui, Béhanzin se livre finalement en janvier 1894. Déporté à la Martinique, puis en Algérie, il meurt à Blida, le 10 décembre 1906, sans jamais avoir été autorisé à revoir sa patrie.
En avril 1928, sa dépouille sera solennellement inhumée à Djimé, son pays natal. L’histoire du roi Béhanzin n’est pas singulière puisqu’elle ressemble étrangement à celle de tous les résistants à la colonisation de leur pays. Par son combat, sa bravoure, Béhanzin le résistant est devenu un héros quasi mythique.
Par Ayong