Poème: Le drame de l’Afrique


Africa carteApaises-toi ô mon cœur car au loin, je vois surgir l’armée qui vient libérer les miens…

Ils ont joué à Pile ou Face, on fait partie de la Pile. Celle de ceux qui se lamentent, sans que leur peine n’atteigne les cœurs de ceux qui peuvent mais qui ne veulent pas.

Le soleil n’est-il pas source de vie, alors pourquoi la mort se pavane-t-elle dans nos rues ?

Les ténèbres ont obscurcit nos terres, le mal y a bâtit sa demeure.

Tu pleures, ô Afrique parce que tu es le dernier.                                                              

Tu pleures, parce que tes fils aînés ont levé la Hache sur leurs jeunes frères.               

Tu pleures parce que ta sœur, parti là-bas, chercher la vie, ne répond pas à tes appels, et bien qu’élevée aujourd’hui, elle reste sourde à tes supplications.

Ô ma terre, tu pleures, et de tes yeux coulent des larmes de sang.

Qu’avons-nous fait ?

Où sont passés nos rires d’enfants ?

J’entends des coups, je m’approche, je crois reconnaître le son du pilon qui s’écrase dans le mortier pour piler le mil, mais ce n’est pas ça…c’est le H qui ôte la barre du T qui à son tour devient un  l comme liquidé…

Je m’avance et au loin j’aperçois une case, le corps de garde, je me dis : Heureusement qu’ils sont là ces Anciens, nos sages, pour régler les problèmes du village, mais non…ce sont bien les Anciens, mais ils règlent le sort de Mbot Ezing**,  je prendrai telle partie et tu prendras telle autre.

Ô Afrique à quoi te sert ta sagesse…

Ton Drame c’est que tu es riche.

Tu es né riche, mais tu ne le savais pas, car pour toi la richesse c’était tout autre chose et tu disais :

As-tu vu mes enfants dans la cour ? Leur nombre surpasse ton troupeau de vaches.

Ah, tu es si riche.

As-tu vu mes femmes, belles comme la lune et ébènes comme le fumier que je prends pour cultiver mes terres ; Ah oui, je les ai vu, tu es si riche.

Mais Il est venu et il t’a dit : non, tu te trompes, ce n’est pas ça la vrai richesse, et tu l’as cru.

Et depuis ce jour, tu n’as plus bêché la terre pour y planter des grains.                        

Tu l’as retourné pour extraire des pépites, et ton cœur est devenu noir comme cette vase qui jaillit, jour et nuit.

Ô Frère, n’entends-tu pas les pleures de l’Arbre qui tombe, de son tronc pourtant coule cette sève amère…qui coule, coule, coule.

Oui, ils ont joué à Pile ou Face, on fait partie de la Pile mais dans une Pile, le Premier ne devient-il pas le dernier ; et le dernier le premier ?

Tu es ma terre, car c’est sur ton sol que j’ai fait mes premiers pas.                               

Tu es ma Mère car c’est ton sein qui m’a nourrit, et m’as fait grandir.                          

Tu es mon frère car c’est toi qui me prenais par  la main lorsque nous empruntions ces chemins tortueux qui nous menaient à cette école.                                                            

Tu es mon Histoire, car ce sont tes contes et tes légendes qui m’aident à comprendre mon Aujourd’hui…

Aides-moi à bâtir notre Lendemain, mais  ne crains pas,  car au loin, je vois surgir l’armée qui viens nous Libérer.

                                                                

                                                                                                         A.J.M.   

                                                                                                         07/08/09                  

Par AYONG

Date de dernière mise à jour : 03/04/2016

  • 1 vote. Moyenne 5 sur 5.

Commentaires

  • Afap

    1 Afap Le 17/11/2014

    Merci Ayong pour ce poème très profond .

Ajouter un commentaire

Anti-spam