Hommage à Manu Dibango, Mister « Soul Makossa »…

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Il est particulièrement difficile de résumer en quelques lignes, en quelques mots, la vie extraordinaire, le parcours fabuleux, le destin singulier et la carrière exceptionnelle d’un artiste de la dimension de Manu Dibango. Toutefois, c’est un exercice auquel nous devons impérativement nous soumettre car il s’agit pour nous de rendre aujourd’hui un hommage mérité à l’un des derniers Géants de la musique africaine, récemment disparu. En effet, plus qu’un saxophoniste de génie, plus qu’un grand nom de la « world music », c’est un véritable MONUMENT que nous célébrons aujourd’hui…

Depuis l’annonce de sa disparition, le 24 mars 2020, à l’âge respectable de 86 ans, les hommages, les témoignages et les messages pleuvent et viennent d’un peu partout à travers le monde. Artistes, musiciens, comédiens, professionnels des médias, intellectuels, sportifs, hommes politiques, personnalités publiques et anonymes, etc. ils sont nombreux à saluer la mémoire de l’illustre disparu… Ils se souviennent tous de sa bonne humeur contagieuse, de son large sourire, de son rire inimitable, de ses anecdotes drôles sur les grands moments de la musique, de son crâne impeccablement rasé, de son accent camerounais très prononcé, de sa grande silhouette, de ses lunettes de soleil en toutes saisons,… Celui que certains appelaient affectueusement « Papa Groove » faisait partie de notre patrimoine culturel commun.  

Pourtant, quelques interrogations taraudent notre esprit : Comment un enfant du Cameroun a-t-il réussi à conquérir le monde, avec un saxophone ? Comment ce fils d’Afrique est devenu en quelques décennies une figure emblématique de ce qu’on appelle familièrement la « world music » ? Quel était le secret de sa carrière musicale, d’une longévité exceptionnelle ?

Mais tout d’abord, qui était réellement Manu Dibango ?

·      Naissance et enfance au Cameroun…

Manu dibango 3Emmanuel N'Djoké Dibango, plus connu sous le nom de Manu Dibango (également surnommé « Papa Groove » ou « Papa Manu ») est né  le 12 décembre 1933 à Douala au Cameroun.

Manu Dibango est le fruit d’un mariage mixte interethnique ; ce qui, à l’époque, est plutôt inhabituel et détonnant. En effet, son père, Michel Manfred N'Djoké Dibango, fonctionnaire dans l’administration coloniale, appartient à l'ethnie Yabassi. Et sa mère, une femme au foyer passionnée de couture, appartient à l'ethnie Douala, l’un des groupes ethniques les plus importants du pays (sur le plan démographique). D’ailleurs en famille, c’est davantage le Douala (la langue de la mère) qui est parlé.

Issu d’une famille protestante, le jeune Manu Dibango est très tôt initié au chant religieux qu’il pratique notamment dans la chorale de la paroisse que sa mère dirige d’une main de fer. A la maison familiale, c’est sur le gramophone de ses parents (une sorte d’électrophone ou tourne-disque de l’époque) que le jeune Manu découvre et écoute avec émerveillement et délectation la musique française, américaine et cubaine, ramenée par les marins étrangers qui accostent au port de Douala avec leurs disques.

Lorsqu’il atteint l’âge requis, ses parents l’envoient à l’école à la fin des années 1930/début des années 1940. Dans un premier temps, il fréquente l’école « traditionnelle » du village. Par la suite, comme la plupart des enfants de sa contrée, il va à « l’école des Blancs » qui accueille un fort contingent d’élèves originaires de la région. C’est dans cette école qu’il effectue tout son cycle primaire jusqu’à l’obtention de son Certificat d’Etudes Primaires Indigènes (CEPI) à la fin des années 1940. Dans cette école, la formation est très stricte et, suivant les principes de l’éducation coloniale, elle est fondée sur la rigueur, la discipline et le respect des règles, des valeurs morales.

Son certificat d’études en poche, son père décide de l'envoyer poursuivre ses études en France.

·      Le départ pour la France… Avec 3 kg de café !

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C’est au printemps 1949, après un long périple en bateau, que Manu Dibango débarque au port de Marseille en France, dans la fameuse cité phocéenne. Il a à peine 15 ans et demi. Dans son livre autobiographique, publié en 1989 et sobrement intitulé « Trois kilos de café : Autobiographie », il raconte son arrivée en France avec, dans son sac, 3 kilos de café, une denrée plutôt rare et chère à cette époque, pour payer ses premiers mois de pension. À son arrivée à Marseille, il est accueilli par son « correspondant » français, Monsieur Chevallier, un instituteur de la petite commune de Saint-Calais dans la Sarthe (un département de l'ouest de la France) où le jeune Manu passe son adolescence dans une famille d'accueil et découvre les merveilles de la culture française.

Au début des années 1950, il est élève à Chartres, puis à Château-Thierry. À Chartres précisément, il est pensionnaire dans un lycée fréquenté par de nombreux enfants africains, issus de familles plutôt socialement favorisées. Autrement dit, les enfants de la bourgeoisie coloniale.

Loin de sa famille, loin de son Cameroun natal, le jeune collégien fait donc le dur apprentissage de la vie à l’étranger. Il n’a pas le choix et doit impérativement s’intégrer dans sa société d’accueil. Dans la ville de Chartres, en ce début des années 1950, on compte très peu de Noirs dans l’établissement et même dans la commune. Dans un tel environnement, le jeune Manu devient très vite une « bête curieuse » qui, à la fois, fascine et fait peur.

Loin des images paradisiaques que l’on peut se faire de la France en Afrique, Manu Dibango découvre, quelque peu médusé et déçu, une autre réalité de la société française de cette époque : la difficile condition d’immigré africain avec tout ce que cela suppose (et tout ce que cela renvoie) en terme de racisme, de discriminations, de préjugés, de rejet, de mépris, de condescendance et de paternalisme.

·      La découverte du Jazz… et du saxophone !

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C’est durant ses années d’études à Chartres, puis à Château-Thierry que Manu Dibango découvre, au début des années 1950, les grandes figures du jazz américain (Sidney Bechet, Duke Ellington, Cab Calloway, Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, John Coltrane, Benny Goodman, Glenn Miller, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, etc.). Il apprend à jouer de plusieurs instruments de musique dont la mandoline et le piano.

C’est en passant les vacances à Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans un centre de colonie réservé aux enfants camerounais résidant en France, que Manu Dibango rencontre Francis Bebey (futur grand nom de la musique camerounaise) qui lui enseigne les bases et les rudiments du jazz. Ensemble, les deux jeunes camerounais forment occasionnellement un petit groupe interprétant du jazz. C’est également à cette époque qu’il découvre l’instrument de musique qui, désormais, l’accompagnera partout : le saxophone.

Plus tard, c’est dans la ville de Reims où il prépare le baccalauréat Philo-Lettres (actuel Bac L ou Bac A) qu'il va véritablement se perfectionner au saxophone et commencer à se produire dans les boîtes de nuit, les bals populaires et les fêtes de campagne, au grand désespoir de son père, mécontent, qui lui coupe les vivres lorsqu'il rate son examen en 1956. Au départ, la musique n’est pour lui qu’un hobby, un loisir, une distraction parmi d’autres. Il ne songe en aucun cas à en faire un métier. Jusqu’au jour où il est embauché pour jouer tous les week-ends dans une boîte de nuit de Reims appelée « le Monaco ». Très vite, il abandonne ses ambitions scolaires (intégrer une école de commerce) et se consacre désormais entièrement à son nouveau métier : la musique.

Dès 1956, Manu Dibango part tenter sa chance à Bruxelles en Belgique. Grâce à une relation, il est recruté au « Tabou », un cabaret bruxellois très prisé où il rencontre une jeune artiste peintre et mannequin (Marie-Josée surnommée « Coco ») qui deviendra son épouse en 1957. Après un différend avec le gérant du Tabou, il est limogé et se retrouve sans emploi. C’est alors qu’on lui propose d’effectuer une mini-tournée avec un orchestre sur les bases militaires américaines en Europe.

De 1956 à 1958, il signe plusieurs contrats, joue dans différents orchestres, dans des clubs privés, des boites de nuit ou des cabarets à Bruxelles.

En 1958, il signe un contrat de deux ans au Chat Noir, un club (boite de nuit) de Charleroi où son style musical adopte désormais des sonorités africaines, probablement au contact du milieu congolais. En effet, nous sommes en pleine période des indépendances africaines et la communauté congolaise (du Congo-Léopoldville qui deviendra plus tard Congo-Kinshasa) est déjà suffisamment bien représentée au sein de la diaspora africaine en Belgique.

·      Les années 60’, l’époque des indépendances…

Manu dibango 8En 1960, au moment de l’accession du Cameroun à l’indépendance, Manu Dibango fait le choix de la nationalité camerounaise. Comme il l’explique dans une interview diffusée sur France Inter en décembre 2018 : « […] Donc on était français effectivement jusqu'en 60. Il y en a qui ont choisi de demeurer français et il y en a qui ont choisi de prendre la nationalité d'origine, dont moi ».

Il poursuit lentement, mais sûrement, sa modeste (mais prometteuse) carrière musicale.

En 1960, il est recruté comme chef d'orchestre dans une boite de nuit de Bruxelles appelée « les Anges Noirs », très prisée par les politiciens et intellectuels congolais, en pleine négociation pour l'indépendance de leur pays. En cette époque d’effervescence, Bruxelles est un carrefour et un haut-lieu d’influence fréquenté par l’élite politique et intellectuelle du Congo-Léopoldville (actuel Congo-Kinshasa)

En ces débuts des années 1960, la musique américaine domine largement le monde. Manu Dibango n’échappe à la règle et joue essentiellement de la musique occidentale (Cha-Cha, tango, variété en tout genre). Nourri et bercé par la musique noire-américaine (jazz) et afro-cubaine (Cha-cha, tango) depuis son adolescence, Manu Dibango va peu à peu retrouver les sonorités d’Afrique et commencer à flirter réellement avec la musique africaine, précisément la musique moderne congolaise (la Rumba), déjà très développée en ce temps-là.

Joseph kabasaleC'est à cette époque que Manu Dibango fait la rencontre la plus déterminante de sa jeune carrière : le grand Joseph Kabasélé, surnommé « le Grand Kallé », l’une des grandes figures de l’histoire de la musique africaine. Ce dernier est séduit par le jeu de scène du jeune saxophoniste camerounais et l'engage dans son orchestre « L'African Jazz ». Ensemble, dans un studio à Bruxelles, ils enregistrent en quelques jours plusieurs chansons (près d’une quarantaine) qui rencontrent un grand succès en Afrique noire francophone (notamment le célébrissime « Indépendance Cha Cha », la chanson emblématique des indépendances africaines des années 1960). Fort de ce succès discographique, Manu Dibango souhaite maintenant enregistrer son propre disque solo, « African soul », un mélange de jazz, de rumba et de rythmes latino (afro-cubains). Malgré la qualité de l’enregistrement, cet album solo ne sortira malheureusement pas. Toutefois, la chance lui sourit à nouveau : Joseph Kabasélé (« le Grand Kallé ») lui propose d'accompagner son orchestre l'African Jazz en tournée au Congo-Léopoldville durant le mois d'août 1961. Manu Dibango ne peut refuser une telle proposition et s'envole pour Léopoldville (actuelle Kinshasa) avec sa femme « Coco ».

Finalement, en 1961, les époux Dibango décident de s’installer à Léopoldville (actuelle Kinshasa) où ils gèrent une boite de nuit appelée « l'Afro-Negro ». Très vite, le succès est au rendez-vous.

En 1962, avec la chanson « Twist A Léo », Manu Dibango lance à Kinshasa la mode du twist, un genre musical tout droit venu des USA et qui connait un immense succès mondial. C’est encore un grand succès local.

En 1963, Manu ouvre à Kinshasa sa propre boite de nuit, « le Tam Tam ». Il assure lui-même la direction de l'orchestre et propose son propre répertoire. Libéré de toute contrainte contractuelle, il choisit désormais lui-même ses partenaires, ses musiciens et peut ainsi élargir son réseau relationnel. La même année, sur recommandation de son père, Manu Dibango ouvre une autre boite de nuit au Cameroun (également appelée « le Tam Tam »). Malheureusement, cette initiative sera un cuisant échec financier, probablement à cause du couvre-feu imposé pendant la guerre civile au Cameroun.

En 1965, excédés, mécontents et quelque peu ruinés par l’aventure camerounaise, les époux Dibango reviennent s’installer en France.

·      Des débuts difficiles…, mais prometteurs…

De retour en France, Manu Dibango doit tout recommencer à zéro. Sans grandes économies, il est impératif pour lui de renouer avec la musique.

En 1967, il qui découvre le rhythm and blues américain crée et développe désormais son propre style musical, novateur et urbain. Après sa participation à plusieurs émissions télévisées, il est mis en relation avec deux grandes stars françaises des années 1960 : Dick Rivers et Nino Ferrer. Jouant de l'orgue Hammond, il est d'abord engagé dans l'orchestre de Dick Rivers, puis dans le groupe de Nino Ferrer qui, découvrant ses talents de saxophoniste, lui propose de jouer du saxo et lui confie même la direction de son orchestre.

En 1969, Manu Dibango renoue avec le succès grâce à « Saxy Party », un album afro-jazzy constitué de reprises et de compositions personnelles, fruit d’une collaboration avec des producteurs américains. C’est un succès d’estime !

·      1972, la consécration internationale avec « Soul Makossa »…

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Au début des années 1970, la maison de disque Decca prend contact avec Manu Dibango et lui donne l’occasion d'enregistrer un second album simplement intitulé « Manu Dibango », plus dansant, plus groovy, évoquant les faits de société et les sujets d’actualité (Manu Dibango est à la fois journaliste, anthropologue, philosophe et musicien). Cet album va réellement lancer la carrière de Manu en Afrique et notamment au Cameroun, et en même temps l’installer définitivement parmi les plus grands noms de la musique africaine ; aux côtés d’artistes tels que Fela Kuti, Miriam Makeba, Franco, le Grand Kallé, Prince Nico Mbarga, etc.

A cette époque, de nombreux chanteurs africains adoptent des sonorités locales qu’ils mixent avec la soul music américaine. À l’exemple de la chanteuse togolaise Bella Bellow qui connait un immense succès international avec le tube « Rokya ». On pourrait également citer l’exemple du chanteur engagé nigérian Fela Kuti qui a inventé un genre musical appelé « L’afro-Beat ».

Grâce, en partie, à Manu Dibango, la « world music » apparait à l’aube des années 1970. Sans Manu, ce genre musical aurait sans doute fini par exister, mais probablement avec 30, 40 ou 50 ans de retard !

À l'occasion de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football, prévue à Yaoundé en 1972, Manu enregistre l’album « O boso » sur lequel on retrouve (en face B du 45 tours) l’un des plus gros tubes africains de tous les temps : « Soul Makossa ». Au début, cette chanson ne convainc pas grand-monde au Cameroun, ni en France d’ailleurs. Quelques producteurs américains (dont probablement le célèbre arrangeur Quincy Jones) de passage chez Decca à Paris, ramènent dans leurs bagages le 45 tours de Manu Dibango et réussissent à le diffuser sur les stations de radios aux USA. En très peu de temps, la chanson « Soul Makossa » est classée dans certains charts ou hit-parades américains et Manu devient une star internationale. Les Afro-Américains voient dans ce morceau l'expression de leur africanité originelle. « Soul Makossa » (qui sera par la suite plagié par Michael Jackson dans l’album « Thriller », grâce aux arrangements d’un certain Quincy Jones) est un énorme succès qui vaut au grand saxophoniste une notoriété internationale.

·      « Soul Makossa » et les affaires de plagiat…  

Soul makossa plagiatComment parler de « Soul Makossa » sans évoquer les rumeurs (avérées) de plagiat et toutes les affaires de justice qui entourent cette célèbre chanson ? En commençant d’abord par l’affaire qui opposa Manu Dibango à Michael Jackson, le « King of Pop » en personne. Ce dernier avait tout naturellement « samplé » la chanson du grand Manu sur son tube mondial « Wanna Be Starting Something », extrait de l’album « Thriller » en 1982 (l’album le plus vendu de l’histoire de la musique). Pour éviter le procès, les deux artistes ont alors trouvé un arrangement financier. Mais près de 25 ans plus tard, Michael Jackson autorisa la chanteuse Rihanna à utiliser la musique de Manu Dibango (sans son accord) pour sa chanson « Don't Stop the Music ». En février 2009, Manu Dibango décida d'attaquer les maisons de disques de Michael Jackson et de Rihanna (Sony BMG, Warner et EMI) pour avoir utilisé sans autorisation le thème de « Soul Makossa ». Le tribunal le débouta sur la forme, mais la procédure s’est finalement soldée par un arrangement financier à l'amiable.

·      Une riche carrière artistique…

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En 1973, vu son incontestable succès américain avec « Soul Makossa », la maison de disque Decca lui négocie une tournée d'un mois aux Etats-Unis dont dix jours de représentation au célèbre Appollo de Harlem à New York. Désormais l'Amérique n’est plus un fantasme pour Manu, mais bel et bien une réalité.

Après sa tournée américaine, les médias français commencent véritablement à s’intéresser à ce saxophoniste de génie dont le talent est confirmé lors de son passage à l’Olympia de Paris en 1973. Par la suite, il effectue une grande tournée américaine avec des musiciens et chanteurs latino-américains. Il faut bien avouer que son indécrottable accent camerounais séduit particulièrement les musiciens afro-américains et latino-américains.

Devenu star internationale, Manu Dibango voyage beaucoup ; toujours entre deux avions (entre Paris, New York et Yaoundé). Mais c’est finalement à Abidjan en Côte d'Ivoire qu'il décide de s’installer de 1975 à 1979, précisément pour diriger le nouvel Orchestre de la Radio-Télévision Ivoirienne (RTI).

Peu de temps après l’enregistrement de l’album « Manu 76 », le sort s’acharne définitivement contre lui avec la disparition successive de ses parents, en l’espace de quelques mois.

Il se rend régulièrement à Lagos au Nigeria et se lie d’amitié avec un autre géant de la musique africaine, Fela Kuti, le roi de l’Afro-Beat, un genre musical mélangeant la musique américaine (jazz, soul, funk) et différentes sonorités africaines. Manu noue de solides relations avec des musiciens nigérians et ghanéens et enregistre l'album « Home Made » en 1978 qui rencontre un large succès et lui assure une grande notoriété au Nigéria.

Fort de ce énième succès discographique, il se produit à nouveau à l’Olympia à Paris et s’envole pour la Jamaïque où il semble trouver une nouvelle inspiration. La rencontre entre l'Afrique et la Jamaïque donnera lieu à l’album « Gone clear » en 1979.

En 1979, la parenthèse ivoirienne s’achève et les époux Dibango retournent s’installer à Paris. Effectuant de nombreux voyages entre la France et le Cameroun, Manu lance en 1981 un nouveau club à Douala, sa ville natale. Malheureusement, cet établissement fera faillite au bout de 6 mois à peine ; l’homme n’ayant pas réellement le sens des affaires.

Dès le début des années 1980, Manu Dibango va enregistrer une série d’albums à une fréquence régulière et constante, soit quasiment un album produit par an.

En 1982, il enregistre l’album « Waka Juju » qui marque son grand retour aux sons typiquement africains. Tout en s'ouvrant à d’autres courants musicaux, le célèbre saxophoniste entend servir de relais ou de pont entre différentes cultures et sonorités musicales.

En 1984, il connait un nouveau succès musical en Europe, en Afrique et en Amérique du nord avec un 45 tours intitulé « Abele Dance », mélangeant hip-hop et musique africaine.

La même année 1984, il sort l’album « Surtention », puis en 1985, il enregistre l’album « Electric Africa », mettant au passage à contribution quelques grandes pointures du jazz (Bill Laswell, Bernie Worrel et surtout le grand Herbie Hancock).

En 1985, la famine qui sévit en Ethiopie émeut le monde entier. De nombreuses initiatives sont prises aux USA, en Angleterre, en France et ailleurs, pour venir en aide à l’Ethiopie. Manu Dibango ne peut rester insensible à cette noble cause. Il apporte alors sa modeste contribution en réunissant un parterre de musiciens africains de Paris pour l’enregistrement de l’album « Tam tam pour l'Éthiopie ».

En 1986, jamais à court d'idées, puisant inlassablement dans cette culture afro-américaine d’essence africaine, il revisite et remixe les sonorités jazz de son enfance et les rythmes endiablés de son Afrique natale avec l’album « Afrijazzy » pour lequel il a fait appel à plusieurs artistes africains et français confirmés tels que Ray Lema, Hugh Masekela, Paul Personne.

En juillet 1988, le Festival des Francofolies de La Rochelle rend hommage à Manu Dibango avec un concert intitulé « La fête à Manu » ; concert auquel participent quelques invités prestigieux qui donnent à cet évènement un côté magique : Maxime Le Forestier, Paul Personne, Nino Ferrer, les Congolais N'Zongo Soul et Zao, ainsi que les Têtes Brûlées du Cameroun. Quelques mois après ce concert-hommage, un double album live sort sous le titre « La fête à Manu ».

Dans les années 1980, Manu collabore et accompagne notamment Serge Gainsbourg et bien d’autres artistes de renom.

En 1990, Manu Dibango publie un ouvrage  autobiographique, intitulé « Trois kilos de café », qui  permet de mieux cerner la personnalité exceptionnelle et surtout le parcours singulier de cet artiste de talent (de son enfance au Cameroun à la consécration internationale, en passant par son éducation protestante à Douala, l’arrivée en France, le racisme de la société d’accueil, les débuts de carrière difficiles, les grandes rencontres musicales, la scène artistique franco-africaine…).

La même année 1990, il publie le volume 1 des « Négropolitaines ». Il s’agit précisément d’un disque de reprises (revues et corrigées) de quelques chansons mythiques auxquelles le grand Manu redonne vie avec son inséparable saxophone ; des morceaux d’anthologie tels que : le fameux « Indépendance cha cha » (du grand Joseph Kabaselé dit « Kallé ») ou le célèbre « Pata pata » (de Myriam Makeba, l’icône de la lutte contre l’Apartheid).

PolysonicToujours en 1990, Manu Dibango qui sait s’adapter à tous les courants musicaux, sort un album original et sophistiqué intitulé « Polysonic », un savant mélange sonore de jazz, de rap et de musique traditionnelle africaine.

En 1991, il se produit à nouveau à Paris dans la salle mythique de l'Olympia, puis au festival du Printemps de Bourges. Ces prestations donnent lieu à un album live « Live 91 ».

Dès octobre 1991, la chaine de télévision France 3 lui confie la présentation d’une émission musicale intitulée « Salut Manu ». Véritable référence pour nombre d’artistes, et conscient de son statut dans le milieu musical, il profite ainsi de cette tribune pour lancer de nouveaux talents.

En 1992, il publie le volume 2 des « Négropolitaines ». Cet album lui vaudra d’être récompensé en 1993 par la Victoire du meilleur album de musique de variétés instrumentales de l'année 1992 en France. 

En 1993, à l'occasion de son 60ème anniversaire, Manu Dibango revisite le patrimoine de la chanson africaine avec l’album « Wakafrica » pour lequel il a convié quelques pointures de la scène musicale africaine et européenne : Youssou N'dour sur Soul Makossa, King Sunny Adé sur Hi-Life, Salif Keïta, sur Emma, Angélique Kidjo et Papa Wemba, sur Ami Oh !, Alex Brown, Peter Gabriel, Ladysmith Black Mambazo, Geoffrey Oryema et Sinéad O'Connor) sur Biko. Sans oublier Dominic Miller (guitariste de Sting) et Manu Katché et bien d’autres. Cet album est suivi d’une série de concerts au Casino de Paris.

La disparition subite de son épouse Coco (après près de 40 ans de vie commune) en 1995 est un véritable (électro)choc qui, en même temps, le plonge dans un immense chagrin, lui inspire des chansons nostalgiques et le ramène dans ses lointains souvenirs d’enfance et de jeunesse (la chorale de la paroisse de Douala, la découverte du jazz au début des années 1950, les premiers pas dans la musique à Bruxelles…).

En 1996, travailleur infatigable et acharné, Manu sort un autre album « Lamastabastani », probablement le résultat de ces moments de nostalgie.

En 1997, avec l’album « African Soul, the very best of », Manu Dibango démontre une fois encore qu’il a su, tout au long de sa riche carrière, adapter son style personnel en revisitant différents courants musicaux.

Dès 1998, Manu Dibango choisit la petite commune de Saint-Calais (sa ville d’accueil à son arrivée en France en 1949) pour organiser « Soirs au village » (titre d'une de ses chansons), un festival consacré aux musiques africaines. Depuis, ce festival qui connait un certain succès, se tient chaque année et réunit des artistes régionaux et africains.

En avril 2000, Manu s’offre les services de jeunes artistes, mais aussi d’artistes confirmés, pour son nouvel album « Mboa'su » (qui signifie « Chez nous » en Douala). En effet, le saxophoniste qui a beaucoup voyagé, parcouru le monde, et qui s’est produit sur les scènes du monde entier, se sent finalement « chez lui » partout.

En 2000, le chanteur guadeloupéen Luc Léandry l'invite sur le titre « Bondié bon » extrait de son album « Peace and love ».

En 2001, il se produit à nouveau à l’Olympia à Paris, accompagné par une chorale protestante, le London Community Gospel Choir. Plusieurs artistes participent également à ce concert exceptionnel : le bluesman camerounais Douleur, le congolais Werrason, Kali, Pablo Master, etc.

Peu de temps après (toujours en 2001), accompagné par les chanteuses Ruth Kotto et Koko Ateba, Pablo Master et bien d’autres, le grand Manu publie un nouvel album, « Kamer feeling », un doux mélange de reggae, de rap et de sonorités camerounaises.

En 2001, c’est le chanteur congolais Werrason qui l’invite pour une collaboration dans la chanson humanitaire « Croix-Rouge » de l'album « Kibwisa Mpimpa » avec la chanteuse Nathalie Makoma.

En 2002, toujours aussi inspiré et inspirant, Manu revient avec une compilation « B Sides », qui regroupe des morceaux enregistrés entre 1971 et 1983 ; des titres revisités et remis au goût du jour avec de nouveaux instruments.

L’année 2003 marque les 30 ans de l’album « Soul Makossa » et les 70 ans de Manu Dibango. Musicien infatigable, il travaille avec le chanteur Ray Lema à la création du « Bantou Beat », un cocktail jazzy ou un genre musical propre à l’Afrique centrale. Pour faire connaitre le « Bantou Beat », Manu Dibango et Ray Lema se produisent dans la salle parisienne du New Morning.

Cette année 2003 marque également le grand retour sur scène de l’enfant du pays à Douala, sa ville natale, après 27 ans d’absence (son dernier concert à Douala remontait à 1976).

En octobre 2004, il se produit devant 3.000 personnes au Barbican Centre à Londres.

En janvier 2005, il joue sur la scène du Palais Omnisports de Bercy avec l'Orchestre de Paris. Puis, il monte un nouveau groupe, « le Maraboutik Big Band » et se produit à nouveau au New Morning à Paris, de mars à mai 2005.

En 2005, Manu Dibango signe la bande originale du film d’animation « Kirikou et les bêtes sauvages » du réalisateur français Michel Ocelot.

En septembre 2006, c’est la sortie dans les bacs d’un DVD intitulé « Manu Dibango et le Soul Makossa Gang » qui compile des prestations enregistrées en 2005 lors du Festival Uriage en Voix. 

En décembre 2006, pour ses 73 ans, le grand Manu se produit au Petit journal Montparnasse à Paris avec son nouveau groupe « Maraboutik Big Band » pour une soirée intitulée « Bon anniversaire Mr Manu ».

En 2007, le musicien revient à ses premières amours, le jazz, avec un album intitulé « Manu Dibango joue Sydney Bechet », un vibrant hommage au compositeur et instrumentiste noir américain originaire de la Nouvelle-Orléans.

En juillet 2007, il publie le disque « AfricaVision. Le Cinéma de Manu Dibango », un CD réunissant les musiques de bandes originales de films qu'il a composées entre 1976 et 2004.

En 2011, il sort deux albums « Ballad Emotion » qui revisite 20 classiques de la musique (dont "What a Wonderful World", "Cry Me a River", "Summertime"…) et « Past Present Future » avec la contribution de rappeurs tels que Pit Baccardi ou Passi. Pour la promotion de cet album, il se produit au Casino de Paris (en novembre 2011), au Petit Journal Montparnasse à Paris (en février 2012) ainsi que sur plusieurs scènes françaises et étrangères pendant les mois suivants.

En juin 2012, il participe au concert de Yannick Noah à Lyon pendant les Nuits de Fourvière.

En 2013, à l’occasion de ses 80 ans, le vétéran camerounais multiplie les événements et les projets. Il donne un concert à la mairie de Paris, puis il part en tournée et se produit dans plusieurs festivals réputés (Africajarc, Festival du bout du monde…).

En 2013, Manu Dibango publie un second ouvrage autobiographique, « Balade en saxo : dans les coulisses de ma vie ». Cet ouvrage sera accompagné par l’album « Balade en saxo » qui propose une relecture de plusieurs morceaux français d’anthologie (« Maladie d’amour », « Le Sud »…) et quelques classiques internationaux (« Killing me Softly With His Song », « Isn’t She Lovely »…).

En 2014, il se produit une énième fois dans la salle mythique de l’Olympia à Paris. L’enregistrement de cette prestation a donné lieu à un DVD. Il donne ensuite trois concerts spécifiques au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac.

Toujours prêt à se lancer dans de nouvelles aventures, il participe à l’album du Dany Doriz Big Band, patron d’un des plus anciens clubs de jazz parisien et ami de longue date.

En décembre 2015, quarante ans après son premier concert à l’Apollo Theatre d’Harlem, il revient dans ce lieu mythique de la musique afro-américaine à New York.

Quelques semaines plus tard, musicien infatigable, il donne une série de concerts dans plusieurs pays : Côte d’Ivoire, Allemagne, Canada,… Sans jamais se lasser !

En juillet 2016, il passe en vedette au premier Jazz Festival de Port-Barcarès.

Nommé « Grand témoin de la francophonie » par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), il est mandaté pour défendre les valeurs de la francophonie aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro au Brésil en août 2016, où il joue également avec l’Orchestre national du Brésil.

En février 2017, à la cérémonie des Afrima (All Africa Music Awards) organisée au Nigeria, Manu Dibango reçoit une distinction « Lifetime Award » pour l’ensemble de sa carrière.

Peu de temps après, il participe au festival international de jazz du Cap en Afrique du Sud.

Fin 2018, il est invité par le musicien angolais Bonga à jouer à Luanda en Angola.

En 2018, pour ses 60 ans de carrière, et ses 85 ans, le saxophoniste imagine un nouveau projet baptisé « Safari symphonique ». Il se produit en juillet 2019 au festival Jazz à Vienne, avec l’Orchestre national de Lyon.

En octobre 2019, il se produit dans la salle parisienne du Grand Rex, accompagné cette fois par l’Orchestre Lamoureux.

Soulignons au passage que Manu Dibango fut également animateur de radio durant 20 ans sur Africa Radio.

·      La mort d’un Géant de la musique…

Manu dibango 2

« Chers parents, chers amis, chers fans, une voix s'élève au lointain… C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l'âge de 86 ans, des suites du covid 19 ». C’est par ces quelques mots que la famille Dibango a annoncé la triste et douloureuse nouvelle du décès de l’un des derniers géants de la musique. Cet homme vigoureux qui dégageait la joie de vivre et débordait d’énergie a été terrassé par l’une des plus grandes pandémies de l’Histoire : le coronavirus.

Le 18 mars 2020, Manu Dibango est hospitalisé pour cause de coronavirus, alors que la pandémie se généralise à travers le monde. Le musicien aurait été contaminé à l'hôpital alors qu'il se faisait soigner pour une autre pathologie.

Le saxophoniste de légende meurt le 24 mars 2020 à l'hôpital de Melun, six jours après son hospitalisation.

Vendredi 27 mars, trois jours après sa disparition, les obsèques de Manu Dibango ont été célébrées dans la plus stricte intimité familiale, contexte de pandémie de coronavirus oblige.

Sa famille a simplement indiqué qu’un hommage lui sera rendu après la période de confinement de la population en France.

Manu dibango 1

Pour conclure, nous dirons qu’au même titre qu’un Fela Kuti ou une Miriam Makeba, Manu Dibango représente à lui seul un chapitre entier de l’Histoire de la musique africaine. Plus qu’une grande star de la musique, c’est un véritable MONUMENT que nous pleurons aujourd’hui.

Que retiendrons-nous de Manu Dibango ? Trop de choses. Beaucoup trop…

Le saxophoniste de légende est parti en nous laissant une discographie unique, des dizaines d’albums, plus de 60 ans de carrière, une longévité exceptionnelle, une musique qui a bercé et accompagné plusieurs générations d’Africains et des souvenirs marqués à jamais dans nos esprits. Car nous avons tous en nous quelque chose de Manu Dibango, Mister « Soul Makossa ».

Dr Ricky NGUEMA-EYI
Anthropologue des médias et de la communication

Enseignant à l'Université Omar Bongo de Libreville

·      Distinctions, honneurs et décorations :

-       En mars 1986, Manu Dibango reçoit la médaille des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture français, Jack Lang.

-       En 2000, Manu Dibango est consacré « Camerounais du siècle » en compagnie du footballeur Roger Milla. A cette occasion, il effectue un retour triomphal dans son pays natal lors des REMY (Rencontres Musicales de Yaoundé) où il est reçu avec tous les honneurs.

-       En mai 2004, Manu Dibango est nommé « Artiste de l’UNESCO pour la paix » par le Directeur général de l'organisation, Koïchiro Matsuura, « en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au développement des arts, de la paix et du dialogue des cultures dans le monde ». A l'occasion de la cérémonie de nomination au siège de l’UNESCO à Paris, juste avant l’ouverture des Journées de l’Afrique, Manu Dibango offre un concert au public et aux invités venus si nombreux.

-       Le 14 juillet 2010, Manu Dibango est fait chevalier de la Légion d'honneur.

-       Il reçoit la Médaille de vermeil de la ville de Paris.

-       De février à mars 2007, Manu Dibango est le parrain officiel de la vingtième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso.

-       Le 8 septembre 2015, la secrétaire générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, nomme Manu Dibango « grand témoin de la Francophonie » aux Jeux olympiques et paralympiques de Rio 2016.

-       En février 2017, il est honoré d’un « Lifetime Award » pour l’ensemble de sa carrière qui lui est remis à la cérémonie des Afrima (All Africa Music Awards) organisée au Nigeria.

En 60 ans de carrière musicale, Manu Dibango a participé à la réalisation de plus œuvres artistiques :

·      Quelques clips-vidéos :

-       1998 : Soul Makossa, compositeur Manu Dibango ;

-       2010 : « Faites passer le message » (avec notamment Fally Ipupa, Movaizhaleine, Jacob Desvarieux, Didier Drogba).

·      Musiques de film

-       1972 : Les tam-tams se sont tus de Philippe Mory ;

-       2005 : Kirikou et les bêtes sauvages.

·      Télévision

-       2014-2015 : Frères d'armes, série télévisée historique de Rachid Bouchareb et Pascal Blanchard : présentation de Joseph Damingue.

·      Œuvre / Discographie partielle

-       1969 : Saxy Party

-       1971 : Manu Dibango

-       1972 : O Boso

-       1972 : Soul Makossa

-       1973 : Makossa Man

-       1973 : Africadelic (AMI Records)

-       1974 : Super Kumba

-       1976 : Manu 76

-       1977 : L'Herbe Sauvage

-       1977 : Ceddo

-       1977 : Le prix de la liberté

-       1978 : Afrovision

-       1979 : Gone Clear

-       1981 : Ambassador

-       1982 : Waka Juju

-       1983 : Soft & Sweet

-       1984 : Surtension

-       1985 : Tam Tam pour l'Éthiopie

-       1985 : Electric Africa

-       1986 : Afrijazzy

-       1987 : A la Jamaïque

-       1987 : Seventie's

-       1988 : La fête à Manu

-       1989 : Négropolitaines vol. 1, Kimboo

-       1990 : Polysonic

-       1991 : Makossa Man

-       1991 : Live 91

-       1992 : Négropolitaines vol. 2

-       1992 : Autoportrait

-       1994 : Wakafrika

-       1994 : Lamastabastani

-       1996 : Live 96, Papa Groove

-       1996 : Sax & Spirituals / Lamastabastani

-       1997 : African Soul - The Very Best Of

-       1998 : CubAfrica (avec Cuarteto Patria)

-       1998 : Manu safari

-       2000 : Mboa' Su / Kamer feeling

-       2001 : Kamer feeling

-       2002 : B Sides

-       2003 : Africadelic

-       2004 : Voyage anthologique

-       2007 : Manu Dibango joue Sidney Bechet

-       2011 : Ballad Emotion

-       2011 : Past Present Future

-       2013 : Balade en Saxo

Sources :

-       Emmanuel Dibango, Trois kilos de café : Autobiographie, Lieu Commun, 1989.

-       Manu Dibango, Balade en saxo : dans les coulisses de ma vie, 2013.

-       Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Manu_Dibango

-       https://musique.rfi.fr/artiste/musique-africaine/manu-dibango

-       https://www.jeuneafrique.com/915141/culture/le-saxophoniste-camerounais-manu-dibango-sest-eteint-victime-du-coronavirus/

-       https://www.jeuneafrique.com/mag/842069/culture/manu-dibango-une-legende-du-jazz-toujours-en-live/

-       « Mort de Manu Dibango. L’artiste de génie s’est éteint du Covid-19 à l’hôpital de Melun », sur actu.fr, 25 mars 2020.

-       « Coronavirus : le saxophoniste Manu Dibango est mort du Covid-19, annonce sa famille », sur Franceinfo, 24 mars 2020.

-       https://www.parismatch.com/Culture/Musique/Manu-Dibango-rencontre-avec-le-musicien-legendaire-1606039.

-       Brulhatour, « Covid-19 : Africa Radio pleure Manu Dibango », sur www.lalettre.pro, 25 mars 2020.

-       « La vie incroyable et sarthoise de Manu Dibango », sur Ouest-France.fr.

-       « Les 50 personnalités qui font le Cameroun : Manu Dibango », Jeune Afrique, no 2520-2521, du 26 avril au 9 mai 2009, p. 43.

-       « Les 100 personnalités de la diaspora africaine : Manu Dibango », in Jeune Afrique, no 2536-2537, du 16 au 29 août 2009, p. 41.

Date de dernière mise à jour : 03/04/2020

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