Pierre Claver Akendengue le géant de la musique gabonaise

Akendengue 2Né le 25 avril 1943 au Gabon, Pierre Akendengue quitte son pays à 22 ans pour terminer ses études en France et pour soigner des yeux fragiles. Installé tout d'abord à Orléans, il passe son baccalauréat, puis s'oriente vers la psychologie. C'est dans ce domaine, qu'il obtient un doctorat en 1976, parallèlement à ses activités artistiques.

Mais c’est au Gabon que Pierre Akendengue a été initié aux musiques et aux fêtes des villages, aux sons de la forêt, qui depuis ont marqué son itinéraire musical, ce qui le pousse naturellement en 1967, à 24 ans à s’inscrire au Petit Conservatoire de la chanteuse Mireille, où il termine troisième au concours "La fine fleur de la chanson". C'est aussi à Paris qu'il rencontre le producteur et musicien, Pierre Barouh grâce à qui, il boucle son premier album en 1974, "Nandipo", un disque centré autour de son enfance.

Dès son arrivée en France, Akendengue prend l'habitude de retourner régulièrement au Gabon, mais pour cause de problèmes financiers, il cesse ces allers et retours à partir de 1972. Un exil difficile pour cet enfant du pays très attaché à sa culture.

En 1976, son second album "Africa Obota" (l'Afrique ma mère), remporte le "Prix de la jeune chanson française" au Midem de Cannes. Quelques chansons sont en français, les autres en myéné, sa langue maternelle.

Akendengue 2 300x168Avec Africa Obota, Akendengue plonge ses racines musicales dans cette France d'exil et récolte en retour la reconnaissance du public Français. Il s’inscrit dans l'histoire comme l'initiateur, ou le passeur, de l'explosion de la musique africaine en France au début des années 80, avec Touré Kunda, Xalam, Youssou Ndour, Salif Keita et bien d'autres.
Conteur et guerrier, sociologue et poète à la fois, Akendengue combine les genres. La poésie de ses textes, ses métaphores subtiles, ses mélodies légères d'apparence faciles, font qu'Akendengue s'impose comme un artiste hors pair, de ceux qui éclairent les consciences au-delà des frontières. Sans qu' aucune rage, aucun mépris ne déforment, à aucun instant, la beauté que l'on espère en toute oeuvre artistique.

Mais Pierre Akendengué qui utilise la musique pour exprimer ses opinions est alors catalogué "chanteur engagé".

Deux autres albums viennent clore cette période "politique" traversée par différentes thématiques telles que l'appel à l'unité africaine ou les maux et les espoirs du continent africain.

A partir de 1978, Pierre Akendengué accorde de plus en plus de place à l'instrumental, et crée son propre label Ntche (le pays) pour promouvoir les jeunes artistes africains. Sous ce label, il édite trois disques, mais en 1982, faute de moyens financiers, il arrête l'expérience.

Akendengue1En septembre de la même année, le chanteur gabonais signe chez CBS. Et c'est en avril 1983, il sort l'album "Mando" auquel participe une trentaine de musiciens, on ne trouve que des chansons en myené. Le résultat est somptueux. La politique est toujours présente mais poétisée, symbolisée comme dans la tradition orale. Un an plus tard, Pierre Akendengué entame une série de concerts aux Pays-Bas, en Belgique et aux Antilles.

En 1985, éprouvé par de sévères ennuis de santé, il décide de rentrer dans son pays. Installé à Libreville, il réalise "Passé composé", une compilation reprenant ses œuvres musicales et ses chansons sur l'Afrique en mutation. En 1989, il sort l'album "Espoir à Soweto", dans lequel il exprime sa volonté de voir la fin de l'apartheid.

Il devient conseiller auprès du ministre gabonais de la culture, puis conseiller du président Omar Bongo.

A mi-chemin entre jeunesse et sagesse, le musicien poursuit son analyse sociale à travers "Maladité", sorti en 1996. Il reste toujours à l'écoute des souffrances de son continent comme le souligne le titre qui contracte les mots "maladie" et "alité".

Passionné par les rencontres, Akendengué effectue pendant un mois une tournée africaine avec le sénégalais Ismaël Lô. Leur association avait débuté dès décembre1995 lors du festival Africolor, qui se déroule chaque année à Saint- Denis en région parisienne.

Le 8 février 1997, Pierre Akendengue reçoit le Prix d'excellence lors des Africa Music Awards remis à Libreville. Au même moment, il sort en Afrique, un nouvel album, "Carrefour Rio".

Avec Gorée, son dix-huitième album, il continue à puiser dans la tradition de la forêt gabonaise et dans la culture de l'Afrique éternelle, avec une force qui lui est unique.

Enregistré en partie à Libreville et complété à Paris, son vingtième album intitulé "Destinée" sort en février 2013. Le Français François Bréant (Salif Keita, Idrissa Soumaoro, Sekouba Bambino…) a été chargé de la réalisation. Pierre Claver Akendengue est aujourd’hui la référence de la musique gabonaise, et il nous faudrait écrire plusieurs livres pour commencer à explorer l’immensité du personnage, tant sa richesse culturelle, artistique et musicale est infiniment grande. Nous ne pouvons que lui souhaiter longue vie à cette bibliothèque vivante et ce puits de connaissances traditionnelles bantous.

Par Ayong

Source : Wilképédia,www.lusafrica.com, Rfi.fr

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • Angela

    1 Angela Le 09/02/2014

    Congratulations for this site, in particular the article about Agafricardie. Thankyou
  • Mboumba

    2 Mboumba Le 27/01/2014

    Ibaka est un model pour la jeunesse africaine, comme Eto'o où Drogba

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