Le vice-chancelier de l'Université de Juba a mis en garde mardi que les universités publiques du Soudan du Sud risquaient de fermer en raison de leurs frais de fonctionnement élevés et de la baisse du soutien financier du gouvernement.
Le vice-chancelier, John Akech, a déclaré dans un communiqué que l'impact de l'inflation en termes de pouvoir d'achat représenté par les frais de scolarité versés par les étudiants et par les maigres fonds fournis par le gouvernement affectait grandement le fonctionnement de la plus ancienne université du pays.
M. Akech a également reproché au gouvernement de n'avoir pas affecté les fonds pour le fonctionnement et le développement des infrastructures des universités publiques, telles que des salles de conférence de qualité, des bibliothèques bien fournies, des laboratoires équipées, des connexions Internet et des espaces de bureau pour le personnel enseignant.
"Le futur sombre qui menace l'Université de Juba touche aussi toutes les universités publiques du Soudan du Sud. Beaucoup fermeront", a déclaré M. Akech.
L'administration de l'Université de Juba a observé que de plus en plus de membres du personnel enseignant prenaient des congés sans paie pour travailler dans le secteur des ONG, tandis que d'autres traversent la frontière pour aller chercher de meilleurs salaires dans d'autres pays.
Il a ajouté qu'avec la dépréciation de la livre sud-soudanaise contre le dollar américain, le professeur titulaire gagne actuellement l'équivalent de moins de 200 dollars américains par mois et la majorité gagne moins de 100 dollars américains contre 3.000 dollars américains en 2015.
L'éducateur a averti que si les défis actuels auxquels font face les cinq universités publiques du Soudan du Sud ne sont pas contenus, cela aurait un effet dévastateur sur la qualité de l'éducation offerte à travers le pays déchiré par la guerre à long terme.
"Les conséquences seront une reprise économique et une croissance économique retardées au cours des prochaines décennies, à moins que des mesures soient prises pour inverser cette dangereuse trajectoire dans le secteur de l'enseignement supérieur du Soudan du Sud", a-t-il mis en garde.
Le Soudan du Sud riche en pétrole est en train de lutter contre l'hyperinflation provoquée par de multiples facteurs, y compris la guerre civile qui a augmenté les dépenses publiques en matière de sécurité, fait baisser la production pétrolière et suscité la dépréciation de la monnaie du pays par rapport au dollar qui a diminué la base des recettes de la nation de l'Afrique de l'Est.
La crise a affamé la plus jeune nation au monde des réserves étrangères nécessaires pour soutenir les importations, car le gouvernement se bat aussi pour payer les salaires des fonctionnaires.
Source...Xinhua