Bénin : interdiction du transport des produits pétroliers frelatés dans les rues de Cotonou

Produits petroliers

Le préfet du Département administratif du Littoral, Modeste Toboula, a interdit le transport des produits pétroliers frelatés dans les rues de Cotonou, capitale économique béninoise, a appris vendredi Xinhua de source officielle dans la métropole béninoise.

"Il m'a été donné de constater que des camions branlants, chargés de bidons remplis d'essence frelatée ou des motocyclistes transportant près d'une dizaine de gourdes contenant ce produit, circulent en violation de toutes les prescriptions sur les artères de la ville", indique une correspondance du préfet du Littoral au directeur département de la Police nationale.

De ce fait, explique la même source, les usagers de la route sont exposés aux risques d'accident et d'incendie où des pertes en vie humaine sont parfois déplorées.

"Pour prévenir cet état de chose qui est source d'insécurité et en vue d'assurer la sécurité des usagers de la route, je vous demande de vouloir bien instruire le Commissaire central et les commissaires d'arrondissement de la ville de Cotonou, aux fins de prendre les dispositions utiles, pour mettre en fourrière tous camions et motos, transportant de l'essence frelatée sur les axes de la commune de Cotonou", indique la même source.

Au Bénin, selon un décret présidentiel de 1983, le trafic illicite de produits pétroliers est interdit sur toute l'étendue du territoire national du pays.

Cependant, malgré les dispositions de ce décret présidentiel et de nombreuses autres décisions prises par les différentes équipes gouvernementales qui se sont succédées depuis l'avènement du renouveau démocratique de février 1990, les artères des grandes villes et campagnes du pays continuent d'être jonchées d'étalages des produits pétroliers de contrebande, notamment l'essence frelatée.

"La vente illicite des produits pétroliers dans les différentes agglomérations du pays constitue un danger pour les populations et une menace pour l'environnement, la sécurité et l'économie nationale", a confié à Xinhua Jaurès Sètondji, sociologue dans un établissement privé d'enseignement supérieur de Cotonou.

Sur le plan environnemental, a-t-il expliqué, la manipulation des produits pétroliers dans le secteur informel engendre une pollution atmosphérique à travers les vapeurs d'hydrocarbure dispersées dans l'air, versées dans la nature ou balayées par les eaux de ruissellement.

"Le trafic des produits pétroliers tel que cela se passe actuellement est à l'origine du développement des maladies cardio-vasculaires : hypertension artérielle, réduction progressive de la capacité intellectuelle, dépressions, fatigues physiques et psychiques", a-t-il souligné.

Enfin au plan économique, a-t-il fait observer, l'Etat béninois "perd directement, au bas mot, vingt milliards de FCFA par an, du fait de ce trafic parce que le secteur informel maîtrise à peu près 75 à 80% du volume de l'essence vendue".

Source...Xinhua

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