L'Éthiopie a rejeté jeudi les mises en garde du président égyptien Abdel-Fattah al-Sisi concernant un projet de méga-barrage hydroélectrique actuellement construit par l'Éthiopie, et dont l'Égypte craint qu'elle ne réduise sa part d'accès aux eaux du bassin du fleuve Nil.
S'adressant aux journalistes lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba, le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Meles Alem, a déclaré que l'Éthiopie restait ferme sur sa position d'utilisation équitable des eaux du Nil.
L'Éthiopie construit actuellement sur le Nil bleu un barrage hydroélectrique d'une capacité de 6.450 MW, baptisé Grand barrage de la renaissance éthiopienne, un projet qui s'inscrit selon ce pays dans son souhait d'utilisation efficace des eaux du Nil pour alimenter la croissance économique.
L'Éthiopie soutient qu'en tant que source de 86% des eaux du Nil, elle doit pouvoir utiliser les eaux de ce fleuve pour répondre aux besoins économiques de ses quelque 100 millions d'habitants.
L'Égypte, pays en grande partie désertique dont la population s'élève à 95 millions de personnes, dépend fortement des eaux du Nil pour son économie.
"La question du fleuve Nil est une question de vie ou de mort pour les Éthiopiens", a dit Meles Alem, reprenant le même terme ("question de vie ou de mort") utilisé par M. al-Sisi samedi.
"L'eau est une question de vie ou de mort", avait déclaré le président égyptien cité par des reportages. "Personne ne peut toucher à la part d'eau de l'Égypte".
L'Égypte craint que ce barrage hydroélectrique réduise sont alimentation en eau, handicapant potentiellement son secteur agricole déjà mis en difficulté par des pénuries d'eau.