Le total des crédits de la Banque africaine de développement (BAD) alloués en quatre décennies d'intervention au Cameroun se chiffre à 1,63 milliard de dollars, indique un bilan officiel à l'occasion de l'octroi d'un nouveau prêt d'un montant de 180 millions d'euros vendredi.
Ces prêts englobent 23 projets dans divers domaines tels les infrastructures, le transport, l'énergie ou encore l'agriculture. Ils démontrent le niveau d'engagement, en constante augmentation, de l'institution financière panafricaine à soutenir les efforts de développement du pays d'Afrique centrale, selon Solomane Koné, son responsable pays.
"Pour la seule année 2017, la banque a approuvé pour le Cameroun six opérations pour un montant de 712 millions de dollars, avec l'approbation ce jour [vendredi] par le Conseil d'administration du Projet régional intégrateur d'interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad", a précisé le dirigeant bancaire.
Ces financements incluent l'octroi d'un nouveau prêt d'un montant de 180 millions d'euros, soit l'équivalent de 212,5 millions de dollars, dont l'accord a été signé entre Louis Paul Motaze, le ministre camerounais de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, et Solomane Koné, le responsable pays de la BAD, vendredi à Yaoundé.
Il s'agit d'un appui budgétaire destiné à soutenir un plan de réformes économiques et financières exécuté par le gouvernement camerounais, en application des exigences liées à un programme d'ajustement structurel triennal (2017-2019) conclu fin juin avec le Fonds monétaire international (FMI) pour permettre le redressement de l'économie du pays plombée par la baisse des prix du pétrole et des crises sécuritaires dont celle due à Boko Haram, a expliqué M. Motaze.
Ce programme d'ajustement structurel prévoit le déblocage au cours des trois prochaines années pour le Cameroun des financements d'un montant de près de 1.300 milliards de francs CFA, notamment de la part du FMI, de la Banque mondiale, de la BAD, de l'Union européenne (UE), de l'Agence française de développement (AFD) ainsi que d'autres partenaires.
A la signature de la Facilité élargie de crédit (FEC) le 26 juin dernier à Washington (Etats-Unis), le FMI avait débloqué une première tranche de crédits d'un montant de 666,2 millions de dollars.
Le plan de réformes économiques et financières gouvernemental qui en découle se matérialise par la mise en œuvre entre 2018 et 2020 du Programme d'appui à la compétitivité et la croissance économique (PACCE).
"Ce programme, explique le ministre de l'Economie, ambitionne entre autres de juguler les effets néfastes du double choc pétrolier, sécuritaire et humanitaire [lié à un important afflux de réfugiés centrafricains et nigérians au Cameroun avec un nombre important de déplacés internes], et de promouvoir la diversification des économies de la sous-région, tout en préservant les populations vulnérables affectées par la double crise."