De nouvelles coupures de la monnaie nationale (ouguiya) ont été mises en circulation en Mauritanie lundi dans le cadre d'une réforme de la monnaie nationale entreprise par la Banque centrale de Mauritanie (BCM).
"La monnaie conservera sa valeur", a expliqué Abdel Aziz Ould Dahi, gouverneur de la BCM, précisant que "les nouvelles coupures et pièces de monnaies n'impacteront pas le pouvoir d'achat des utilisateurs de la monnaie nationale actuelle".
Selon un communiqué de la BCM, "chaque nouveau billet ou pièce comporte un zéro de moins".
Ainsi, les billets de 500, 1.000 et 2.000 ouguiyas sont remplacés par des coupures de 50, 100 et 200 ouguiyas, sans que cela en affecte la valeur.
La nouvelle gamme de l'ouguiya sera caractérisée notamment par la généralisation du polymère pour tous les billets et "les anciennes et nouvelles séries circuleront en même temps pendant 6 mois", ajoute ce communiqué.
Selon son gouverneur, la BCM a pris toutes les mesures nécessaires pour que les anciens billets et pièces puissent être échangés contre de nouveaux auprès de tous les guichets de la Banque centrale, des services du Trésor et auprès des agences des banques primaires, pendant une durée de 3 mois.
Toutefois, la BCM a indiqué qu'à compter du 1er juillet 2018, les transactions commerciales ne pourront être réglées qu'avec les nouveaux billets et nouvelles pièces d'ouguiya, et les anciens billets demeureront échangeables contre de nouveaux billets uniquement auprès des guichets de la Banque centrale".
Cette reforme s'accompagne également de mesures visant à faire de la finance numérique "une priorité nationale" et à encourager la bancarisation aujourd'hui située au taux très faible de 18%.
A partir de 500.000 ouguiyas, les Mauritaniens doivent obligatoirement ouvrir un compte bancaire pour pouvoir bénéficier du change. Les banques primaires distribuent gratuitement des cartes bancaires de retrait.
Un dollar vaut aujourd'hui 356,13 anciennes ouguiyas, ce qui équivaut à 35,613 nouvelles ouguiyas.
La BCM continue à mener une vaste campagne de sensibilisation et d'explication des dispositions relatives à ce changement, mais "pour un pays comme la Mauritanie où le taux d'alphabétisation se situe au niveau des 35%, beaucoup d'efforts restent encore à faire pour convaincre les populations du bien-fondé de cette mesure", constatent les observateurs.