Madagascar devrait préserver la qualité exceptionnelle de son cacao fin, a estimé mardi Jacqueline Rakotoarisoa, experte en physiologie végétale, à l'ouverture d'un séminaire international sur le développement durable de la filière cacao.
Une centaine de collecteurs, de cacaoculteurs, d'opérateurs du secteur privé et de représentants du ministère malgache du Commerce sont réunis au Carlton Anosy, dans la capitale malgache, Antananarivo, pour ce séminaire de trois jours.
Mme Rakotoarisoa a souligné que "Madagascar a intérêt à préserver la qualité exceptionnelle de son cacao avec l'utilisation des plants minutieusement sélectionnés en vue du renouvellement des plantations", mais doit également "respecter les normes et les procédures de transformation du cacao".
"Les producteurs et planteurs de cacao doivent recourir aux plants hybrides sélectionnés de type Trinitario à utiliser lors du renouvellement", a expliqué cette scientifique du ministère malgache de l'Agriculture, déplorant que les cacaoculteurs aient tendance à négliger cette mesure.
"Les participants à ce séminaire vont réfléchir aux besoins et aux priorités en termes de recherche, d'organisation, d'infrastructures et de communication pour rendre la filière durable, dans les normes et en respectant les procédures tant dans la plantation que dans la transformation", a-t-elle indiqué à Xinhua.
"Les plantations cacaoyères à Madagascar sont maintenant vieilles de 40 ans, d'où le recours au renouvellement", a-t-elle expliqué, insistant sur l'importance de préserver la qualité mondialement reconnue des fèves, "l'unique atout de ce produit d'ailleurs labellisé 'cacao fin de Madagascar'".
Au niveau mondial, Madagascar a adhéré au Traité international sur le cacao 2010 de l'Organisation internationale du cacao (ICCO) en décembre 2015, qui regroupe 53 pays membres producteurs dans le monde.
"En termes de volume de production, le pays produit seulement 0,12% de la production mondiale, c'est-à-dire entre 5.000 à 6.000 tonnes par an [sur 4,7 millions de tonnes], mais elle a atteint environ 9.000 tonnes l'année dernière", a relevé Mme Rakotoarisoa lors de l'ouverture du séminaire.
En outre, le pays projette d'étendre la filière sur sa côte est. La plaine de Sambirano, dans le district d'Ambanja, situé dans la région de Diana (nord-ouest), est la principale zone productrice du cacao de Madagascar.
Les premiers cacaoyers de Criollo ont été introduits dans la Grande Ile vers 1900, mais c'est le type Trinitario qui est le plus cultivé dans le nord-ouest, avec une production de 6.000 tonnes par an en moyenne.
Sur le marché international, Madagascar exporte vers les pays de l'Union européenne, en Suisse et en Russie. Le prix du cacao fin de Madagascar coûtait 3.000 dollars la tonne en 2016 et en 2017.