
Selon les estimations officielles, le Cameroun dispose de plus de 13.500 chefferies traditionnelles sur une population de 22 millions d'habitants. Beaucoup d'entre elles sont de véritables monarques au sein de leurs communautés.
Depuis longtemps, le pouvoir de Yaoundé leur a versé régulièrement des appuis financiers, afin de les inciter à s'investir pleinement dans la préservation de la cohésion sociale, la collecte du renseignement et, en période électorale, peser de leur poids dans le choix des électeurs.
Face à la montée des menaces sécuritaires dans le pays, en l'occurrence les attaques de Boko Haram dans l'Extrême-Nord et les violences commises par des groupes armés sur fond de revendications sécessionnistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, deux régions anglophones, le gouvernement camerounais a jugé utiles les orientations relatives à l'accélération de la mise en oeuvre de la décentralisation.
Entamé depuis plus de dix ans, ce processus prévu par la Constitution adoptée en 1996, devra se poursuivre par la mise en place des conseils régionaux, pour compléter le dispositif institutionnel dans ce domaine.
C'est l'une des priorités du ministère de la Décentralisation, spécifiquement créé par le chef de l'Etat, lors d'un remaniement ministériel survenu en février dernier.