Comme pour les autres pays producteurs, la remontée actuelle des cours du pétrole redonne le sourire au Cameroun, où les autorités n'ont pas tardé à réagir en dévoilant cette semaine une nouvelle prévision de collecte de revenus plus importante qu'initialement prévu dans ce secteur au cours de cette année.

Selon un correctif budgétaire approuvé par le président Paul Biya, à mi-parcours de l'exécution de la loi de finances de l'exercice de 2018 lundi, un montant de 469 milliards de francs CFA (837,5 millions de dollars américains) de revenus devra être généré dans le secteur pétrolier et permettre de répercuter sur les ressources publiques la remontée des cours mondiaux de l'or noir observée à l'heure actuelle.

Les prévisions de collecte initiales de ces revenus s'établissaient à 387 milliards de francs CFA (plus de 691 millions de dollars).

Chiffrée à 82 milliards de francs CFA (plus de 146,4 millions de dollars), cette hausse témoigne cependant le poids que le Cameroun pèse en tant que producteur modeste de pétrole dans le monde. En 2017, il s'était distingué par une production de 27,72 millions de barils de brut après avoir pourtant réalisé 33,69 millions de barils l'année précédente, selon les estimations officielles.

Selon la Société nationale des hydrocarbures (SNH), l'opérateur étatique du secteur, cette baisse de production est justifiée par deux facteurs : une baisse des investissements consécutive à la chute des prix vécue au cours des trois dernières années puis un déclin des champs en exploitation.

Au demeurant, la nouvelle tendance positive des prix du pétrole brut sur le marché international représente une opportunité pour les autorités camerounaises pour réviser à la hausse le budget public, désormais chiffré à 4 689,5 milliards de francs CFA (plus de 8,3 milliards de dollars), contre 4 513,5 milliards de francs (plus de 8,05 milliards de dollars) initialement.

Ce budget se compose de 3 324 milliards de francs CFA (près de 6 milliards de dollars) de recettes propres, contre 3 175 milliards de francs (plus de 5,6 milliards de dollars) initialement, et de 1 365,5 milliards de francs (plus de 2,4 milliards de dollars) d'emprunts et dons, initialement établis à 1 338,5 milliards de francs (plus de 2,3 milliards de dollars).