Cameroun : le budget de l'Etat révisé à la hausse à plus de 8,3 milliards de dollars américains

Images 1 2

Un budget public de l'ordre de 4 689,5 milliards de francs CFA, soit plus de 8,3 milliards de dollars américains, sera exécuté au Cameroun pour couvrir les besoins en investissement et les dépenses de fonctionnement de l'administration en augmentation en raison de récents changements institutionnel et gouvernemental, selon un décret présidentiel signé lundi.

Initialement, la loi de finances de 2018 en exécution depuis janvier après avoir été votée par le Parlement puis promulguée par le chef de l'Etat, Paul Biya, était chiffrée à 4 513,5 milliards de francs CFA, soit environ 8,05 milliards de dollars américains.

Au moment de l'élaboration de la loi de finances, il n'était pas possible d'imaginer un remaniement gouvernemental qui viendrait bousculer les lignes d'allocations de ressources du budget public.

Survenu en mars, le remaniement du gouvernement camérounais avait surtout retenu l'attention par la création d'un nouveau ministère chargé de la décentralisation et du développement local, en plus d'une dizaine de nouvelles entrées au gouvernement. Dans le budget de l'Etat revu à la hausse, une enveloppe de 11,477 milliards de francs CFA (environ 20,6 millions de dollars américains) est allouée à ce ministère.

Le correctif budgétaire décidé par le chef de l'Etat prend également en compte l'entrée en service en février, après 22 ans d'attente, du Conseil constitutionnel, qui a été accordé une allocation budgétaire de l'ordre de 2,5 milliards de francs CFA (environ 4,5 millions de dollars américains).

Confronté à une conjoncture économique difficile due à la chute des cours du pétrole et du cacao, deux principaux produits d'exportation du pays, et à de multiples crises sécuritaires, le Cameroun a adopté, en vue d'enrayer cette crise, un programme économique et financier dont l'exécution est soutenue par une facilité élargie de crédit (FEC) conclue avec le Fonds monétaire international (FMI) en 2017.

Ce programme s'accompagne de la mise en œuvre d'une série de réformes structurelles et économiques, condition pour le déblocage par le FMI et d'autres bailleurs de fonds comme la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD) de près de 1 300 milliards de francs CFA (environ 2,3 milliards de dollars) de financements en faveur du pays d'Afrique centrale.

Pour cette année, le gouvernement s'est fixé un objectif de 4,2% de progression du produit intérieur brut (PIB), après un taux de 3,7% réalisé en 2017, selon les estimations officielles.

Pour atteindre cet objectif, le pays, engagé dans la réalisation d'une série de grands projets d'investissements visant à accélérer son développement socioéconomique et en particulier à préparer l'organisation de la prochaine Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) en 2019, prévoient désormais de mobiliser 3 324 milliards de francs CFA (environ 6 milliards de dollars) de recettes propres.

Le montant initial de ces recettes était de 3 175 milliards de francs CFA (environ 5,7 milliards de dollars). Une contribution plus importante devra provenir des recettes fiscales, projetées à 2 712,03 milliards de francs CFA (environ 4,9 milliards de dollars), contre 2 645,03 milliards de francs CFA (environ 4,8 milliards de dollars) préalablement.

D'un montant total de 1 365,5 milliards de francs CFA (environ 2,5 milliards de dollars), les emprunts et dons, initialement établis à 1 338,5 milliards de francs CFA (environ 2,4 milliards de dollars), représentent l'autre source de mobilisation du budget public après son réajustement.

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam