KIGALI -- Une équipe de sept avocats a été nommée par le cabinet rwandais pour organiser un référendum national qui décidera de l'amendement ou non de l'article 101 de la loi organique du pays pour tenter de permettre au président Paul Kagame de se présenter à un troisième mandat en 2017, a révélé jeudi une source officielle.
Parmi les sept membres de la commission qui ont été nommés pendant une réunion présidée par le président Paul Kagamé, on compte d'anciens avocats, des universitaires ainsi que des fonctionnaires de l'ancien et actuel régime de Kigali.
Les analystes ont indiqué qu'il ne serait pas difficile pour le pays d'amender la Constitution comme plus de trois millions de Rwandais ont déjà signé une pétition pour permettre au président Paul Kagamé d'être réélu comme candidat du Front Patriotique Rwandais (RPF) pour les prochaines élections en 2017.
Cette pétition a poussé le parlement rwandais et le sénat à approuver un nouveau projet de loi sur le référendum général, mais elle doit encore être signée par le président Paul Kagamé avant d'être transformée en loi.
L'actuelle Constitution rwandaise a été promulguée en mai 2003 pendant le référendum: 42 % des électeurs rwandais l'avaient alors soutenue.
La Constitution actuelle souligne le besoin d'empêcher le génocide, de combattre la division ethnique, d'installer l'état de droit, de résoudre pacifiquement les conflits, de promouvoir l'égalité entre tous les Rwandais et de partager les pouvoirs entre une Assemblée nationale semi-présidentielle et à deux chambres.
Mais l'amendement qui permettra au président Kagamé de prolonger son pouvoir, donnera également au front Patriotique Rwandais (RPF) une chance de consolider ce qu'il appelle "les projets de développement communautaires" et de renforcer "l'unité nationale et la réconciliation".
Pour les analystes politiques, il n'est pas surprenant que M. Kagamé veuille briguer un troisième mandat, compte tenu de sa popularité, liée aux progrès socioéconomiques réalisés par le pays depuis son arrivée au pouvoir.