Burkina Faso : le général Diendéré dit ne pas connaître le cerveau du putsch raté de 2015

Diendere

Le général Gilbert Diendéré, cerveau présumé du coup d'Etat manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, qui a plaidé non coupable, a affirmé mardi ne pas connaître le responsable du putsch.

"Je ne sais pas. Je ne peux pas vous dire qui a commandité, qui a ordonné le coup d'Etat", a déclaré le général Diendéré, au deuxième jour de sa comparution, ajoutant tout de même que "deux personnes m'ont appelé le 16 septembre pour me dire qu'ils ont procédé à l'arrestation des autorités de la transition".

L'audition du général Diendéré, qui avait assuré la présidence du Conseil national pour la démocratie (CND) après le renversement temporaire du régime de transition, s'est ouverte lundi devant la justice militaire burkinabè.

"S'ils sont venus me chercher, c'est parce que c'est moi qu'ils appelaient lorsqu'il y avait une quelconque crise. Je n'étais donc pas étonné que le 16 septembre, les hommes viennent me chercher. Je ne pouvais pas non plus refuser", a-t-il déclaré.

Le général Diendéré est poursuivi pour "complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat, meurtres, coups et blessures volontaires incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline militaire".

Depuis le début de son audition, il charge l'ancien Premier ministre de transition Yacouba Isaac Zida, par ailleurs ex-commandant en second du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), d'avoir semé des troubles au sein des corps militaires.

Le général Diendéré a affirmé que "pendant la transition, on a essayé de m'éliminer à plusieurs reprises", a déclaré M. Diendéré, soulignant la veille que l'ex-Premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida, avait travaillé à diviser l'ex-RSP, l'unité putschiste durant la période de la transition (2014-2015).

M. Diendéré, 60 ans, a longtemps été un fidèle de l'ancien président burkinabè Blaise Compaoré, contraint à la démission en fin octobre 2014 par un soulèvement populaire.

Alors que le Burkina Faso se préparait à l'élection d'un nouveau président pour mettre fin à la période de transition politique, le 16 septembre 2015, sous la conduite du général Diendéré, des soldats proches de l'ex-président Compaoré avaient brièvement renversé le régime de transition, avant de capituler au bout d'une semaine sous la pression de la rue et des soldats restés fidèles aux autorités. Le putsch a fait une quinzaine de morts.

Le procès de 84 accusés, civils et militaires, a débuté en février 2018. La comparution de Gilbert Diendéré était très attendue par les observateurs qui le considèrent comme l'élément clé du putsch.

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