Une mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est attendue mardi à Bissau pour aider à résoudre l'impasse au Parlement qui bloque la nomination d'un nouveau Premier ministre, a-t-on appris lundi auprès de la représentation de l'organisation ouest-africaine.
La mission de la CEDEAO, conduite par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, doit rencontrer le président José Mario Vaz, le Premier ministre Aristides Gomes et les représentants de la communauté internationale, notamment de l'Union africaine et de l'Union européenne, ainsi que les responsables de partis politiques ayant des sièges au Parlement.
L'impasse politique en Guinée-Bissau a éclaté le 18 avril, peu après la cérémonie d'installation des nouveaux députés avec l'élection du bureau du Parlement.
Après l'élection de Cipriano Cassama du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et de Nuno Nabian, président de l'Assemblée du peuple uni-Parti démocratique de Guinée-Bissau (APU-PDGB), comme président et vice-président, l'Assemblée a rejeté la candidature au poste de deuxième vice-président de Braima Camara, président du Mouvement pour l'alternance démocratique (MADEM-G15), deuxième aux législatives.
Suite à ce rejet, le MADEM-G15 a refusé de proposer un autre nom pour former le bureau.
A son tour, le Parti de la rénovation sociale (PRS), troisième force politique, a réclamé le poste de premier secrétaire au bureau du Parlement.
Le PRS et le MADEM-G15, qui ont signé un accord parlementaire et rassemblent 48 députés, ont accusé la nouvelle majorité parlementaire de ne pas vouloir parvenir à un consensus, tandis que l'autre groupe comprenant le PAIGC, l'APU-PDGB, l'Union pour le changement et le Parti de la nouvelle démocratie, avec un total de 54 députés, soutient qu'il se conforme à la loi.
Ainsi, près de deux mois après les élections législatives en Guinée-Bissau, le nouveau Premier ministre bissau-guinéen n'est pas encore nommé, même si le Parlement a déjà transmis la liste du bureau au président José Mario Vaz, sans le deuxième vice-président.