Bamako: Les habitants reprennent le travail

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BAMAKO --- Après l'attaque suivie de prise d'otages, vendredi, à l'hôtel Radisson Blu, qui a fait officiellement 21 morts, la vie a presque repris son cours normal à Bamako.

D'ailleurs, dès le lendemain, samedi, de nombreux Bamakois avaient renoué avec leurs activités normales. Et dimanche, les rues de la capitale ont résonné comme d'habitude de concerts de klaxons accompagnant les cortèges de mariage. Et cela malgré l'Etat d'urgence décrété pour 10 jours depuis vendredi par le président Ibrahim Boubacar Kéita.

Aujourd'hui, les Maliens se sont réveillés avec "le deuil national" qui sera observé pendant trois jours. Il en sera de même dans les pays (Guinée-Conakry, Mauritanie et Sénégal) de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ainsi qu'au Niger qui a décrété deux jours de deuil.

Aux premières heures de la matinée, la circulation était presque aussi dense que d'habitude. A la Cité Administrative où se trouvent la Primature et la majorité des ministères, la sécurité a été visiblement renforcée. Les drapeaux sont en berne partout.

"Ce matin, après la montée des couleurs, une minute de silence a été observée dans les différents ministères à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie vendredi dernier", indique à Xinhua, Abdramane Baby, conseiller dans un ministère.

Certes, la cité ne connait pas l'animation des jours ouvrables, mais les travailleurs sont sur place et les usagers entrent et sortent.

"Nous avons une pensée pieuse pour les victimes de cette barbarie. Mais, au lieu de baisser les bras et de céder à la peur, nous devons travailler davantage pour relever notre pays et prouver aux terroristes que notre nation ne sera jamais ce qu'ils souhaitent", souligne Drissa Daou, chargé de mission d'un département ministériel.

Ce lundi, presque toutes les écoles fermées vendredi et samedi, ont rouvert. Interrogés, beaucoup d'élèves disent qu'ils n'ont pas peur de venir à l'école après l'attentat de vendredi dernier car, disent-ils, "nous avons maintenant de vrais commandos qui veillent sur nous", faisant allusion aux forces de défense et de sécurité maliennes.

D'une manière générale, les Maliens se disent satisfaits de la manière dont la prise d'otage a été gérée par les forces spéciales et les autorités du pays.

Et si chacun observe le deuil national à sa manière, beaucoup disent prier pour "le repos de l'âme des victimes", mais aussi pour "demander à Dieu de nous éloigner de ces mécréants (les djihadistes) qui ternissent l'image de l'islam".

Peu de patrouilles en ville, mais la sécurité est discrètement renforcée autour des services publics, des agences des banques de la place, des organisations internationales, constate le correspondant de Xinhua.

Bamako vit à nouveau. Même si tel n'est pas naturellement le cas au niveau de l'hôtel visé par cet acte terroriste aujourd'hui revendiqué par deux groupes : Al-Mourabitoune (allié d'Aqmi) et les Forces de libération du Mali (allié à Ançar Dine d'Iyad Ag Ghali).

La circulation a repris sur l'artère principale qui passe devant le Radisson où les commerçants ont repris le travail.

"Nous étions fermés depuis vendredi à la demande des forces de sécurité. Nous avons ouvert ce matin", explique Fatim, une vendeuse dans une pâtisserie située en face de l'hôtel.

"La peur est un sentiment humain. Mais, quelles que soient les circonstances, il ne faut pas que la peur nous empêche de vivre, de résister à ceux qui veulent nous confiner dans cette peur. S'enfermer chez soi est l'objectif recherché par les terroristes. Nous ne devons pas leur faire ce plaisir", souligne le responsable d'une agence de voyage.

"Nos forces de défense et de sécurité nous ont éloquemment démontré vendredi dernier que le peuple peut leur faire confiance. Et, objectivement, nous n'avons aucune raison de douter aujourd'hui de leur compétence, de leur professionnalisme", ajoute-t-il.

Pendant ce temps l'enquête "continue normalement sur les faits que l'on peut qualifier d'acte terroriste", selon le procureur Boubacar Sidiki Samaké, interrogé par radio internationale. "On a constaté qu'il s'agissait de deux individus qui étaient munis d'armes AK47...", explique-t-il, "on ne peut pas dire pour le moment quelle est leur identité, mais nous menons des investigations pointues qui permettront de cerner tout cela", ajoute-t-il.

Source...Xinhua

Date de dernière mise à jour : 24/11/2015

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