Burundi: la mobilisation semble s'essoufler

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Après un week-end de trêve au Burundi, l'opposition avait relancé les hostilités et les manifestations ont repris à Bujumbura avec moins de mobilisations que les semaines précédentes. Seuls quelques centaines de personnes se sont mobilisées dans la capitale, ce lundi 26 mai 2015.

Après les multiples agitations de la presse, et des dirigeants occidentaux, avec leurs condamnations, le gouvernement burundais a réagit pour la première fois depuis le début de la crise en appelant au respect par les puissances occidentales de la constitution du pays. Une adresse lue dans la nuit par le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba : « Le gouvernement du Burundi tient à souligner qu’il est nécessaire de respecter les institutions concernées du Burundi. A cet égard, le gouvernement du Burundi ne négociera ni ne discutera des questions qui tendent à saper ses institutions. Ceci est la ligne rouge qui doit guider ceux qui cherchent à collaborer avec le gouvernement. Le président Nkurunziza a réaffirmé que s’il venait à être élu par le peuple en vertu de la Constitution, ce sera son dernier mandat ».

A quelques jours d’un nouveau sommet des chefs d’Etat des pays africains comme le Kenya, Tanzanie, Ouganda, Rwanda et Burundi bien sûr, dimanche Dar es-Salaam. Le gouvernement annonce qu’il va financer lui-même les élections, en insistant qu’il n’y aura pas d’autre report malgré les condamnations des pays occidentaux donneurs de leçons humanistes.

Le gouvernement met donc clairement en garde les pays occidentaux qu’il accuse d’ingérence dans les affaires internes du Burundi : « La récente tentative de coup d’Etat avait pour objectif de faire en sorte qu’il y ait un gouvernement de transition au Burundi, longtemps réclamé par les organisateurs des manifestations. Malgré cette tentative que seule l’histoire jugera, le Burundi a, en tant que membre responsable de la communauté internationale, ouvert ses portes à tous ceux qui souhaiteraient de bonne foi découvrir la vérité. Le gouvernement a affirmé que les faits sur le terrain contredisent ces rapports qui inspirent les médias internationaux et qui façonnent malheureusement l’opinion internationale et régionale. Le gouvernement regrette que certaines délégations d’envoyés spéciaux et des comités d’éminentes personnalités dépêchées par la communauté internationale pour aider à trouver des solutions à la crise actuelle débarquent au Burundi avec des idées et des recommandations préconçues, sans se donner la peine de vérifier les faits sur le terrain », ajoute dans sa déclaration Philippe Nzobonariba.

Message clair pour les pays occidentaux qui prétendent parler au nom de la communauté internationale. La preuve l’Union européenne a suivi les Etats-Unis et des ONG occidentales en décidant de faire évacuer une partie de leurs personnels du pays. Malgré les élucubrations des pays occidentaux, la situation reste tendue à Bujumbura. Espérons que la raison l’emportera entre les deux parties, pour éviter toute ingérence extérieure et un bain de sang dans ce pays traumatisé par des années de guerre civile.

Par AYONG

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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