Quatre-vingt cinq migrants guinéens refoulés d'Algérie sont rentrés dans leur pays à bord de deux bus affrétés par des ONG humanitaires, a-t-on appris de sources humanitaires.
Ces passagers particuliers ont fait escale à Mamou samedi, où leur présence a attiré l'attention, cette ville étant la préfecture d'origine de nombreux candidats à l'immigration. Les migrants originaires de la préfecture ont alors regagné leur foyer.
Pour le reste du groupe, le voyage devait se poursuivre jusqu'à la capitale, où des mesures d'accueil sont généralement prises, en pareil cas, à travers le Service national d'action humanitaire.
Ces migrants disent avoir accepté le programme de retour volontaire dans leur pays, qui concerne de nombreux migrants subsahariens.
Les violences qui ont éclaté dans le sud de l'Algérie, notamment à Tamanrasset, où l'affrontement entre des migrants subsahariens et des autochtones lors de l'Euro 2016 avait fait plusieurs blessés, ont motivé le départ de la plupart de ces migrants, a-t-on relevé dans leurs témoignages.
Cette opération de rapatriement ne serait que la première d'une longue série, plusieurs convois en provenance du Niger, pays frontalier de l'Algérie, lieu de transit des migrants, étant en route pour la Guinée. Ces migrants ont indiqué que la Croix-Rouge leur offrait une somme estimée à 25.000 FCFA pour pourvoir à leurs besoins au cours de leur voyage.
Ces jeunes migrants sont généralement victimes de filières de trafic d'êtres humains, qui entretiennent des réseaux dont les ramifications s'étendent de la Guinée à l'Algérie ou la Libye. Toutes les victimes de ces bandes mafieuses n'ont qu'un rêve, celui de partir en Europe à la recherche d'une vie meilleure.