Kinshasa : un envoyé américain agressé par un député congolais à l'aéroport

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Alors que la capitale de la République démocratique du Congo est le théâtre de violentes émeutes contre le président en exercice, les Etats-Unis ne semblent pas tenir beaucoup au maintien au pouvoir de Joseph Kabila, qu'ils poussent vers la sortie.

Scènes de chaos au Congo : au moins 17 morts à Kinshasa, dont un policier brûlé vif

57dfdff8c3618863498b4628Tom Perriello, envoyé spécial des Etats-Unis pour le Congo, se souviendra de son voyage. Un député pro-Kabila l'a violemment pris à partie alors qu'il s'apprêtait à s'envoler de l'aéroport de Kinshasa, où de violents affrontements ont fait au moins 17 morts ce mardi 19 septembre, lors de manifestations appelant Joseph Kabila à respecter le calendrier de l'élection présidentielle.

Le diplomate attendait son avion dans le salon d'honneur de l'aéroport de Kinshasa, quant deux hommes visiblement très remontés se sont introduits dans la salle : le député congolais Déo Engulu, du parti de Joseph Kabila, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), et le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, Lambert Mende.

Ce n'est pas aux Etats-Unis de nous dire quoi faire au Congo

Engulu s'en prend alors violemment à Tom Perriello, avec insultes et menaces, hurlant à l'adresse de l'américain : «Ce n'est pas aux Etats-Unis de nous dire quoi faire au Congo !». Le personnel de sécurité de l'aéroport est rapidement intervenu et a évacué l'Américain directement sur le tarmac de l'aéroport de Kinshasa, au pied de son avion, une ligne commerciale régulière d'Air France. Peine perdue, le représentant du peuple congolais a poursuivi le diplomate américain, le couvrant d'injures. Selon des témoins, Déo Engulu était sur le point d'en venir au mains.

Les Etats-Unis ne veulent pas de Kabila

L'incident est sans doute révélateur des relations tendues entretenues entre la République démocratique du Congo (RDC) de Kabila et les Etats-Unis, qui verraient leurs intérêts en RDC portés par d'autres.

En mai dernier, le chef de la diplomatie américaine John Kerry, après une rencontre avec le président en exercice Joseph Kabila, l'avait désavoué en déclarant que le chef d'Etat congolais devait renoncer à briguer un troisième mandat. «Je crois que [Kabila] a clairement en tête le fait que les Etats-Unis sont intimement convaincus que le processus constitutionnel doit être respecté», avait ainsi estimé en langage très diplomatique le secrétaire d'Etat, qui par ailleurs avait débloqué près de 30 millions de crédits destinés à soutenir des «élections transparentes et crédibles» au Congo.

Le porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby, a condamné le comportement du député congolais, dénonçant «l'agression verbale» et «l'obstruction physique» dont a été victime l'envoyé américain.

Source...Russia..Today

Date de dernière mise à jour : 20/09/2016

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