Le sommet de l'Union africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritime prévu du 10 au 15 octobre à Lomé, dont l'enjeu principal est l'adoption de la charte de Lomé sur la sécurité maritime en Afrique, bénéficie de soutiens de par le monde.
Le dernier en date est le matériel électronique, informatique et de bus offert par la Chine au Togo le vendredi passé pour accompagner le pays dans l'organisation de cette rencontre qui réunira pour la première fois les chefs d'Etat et de gouvernement des 54 pays de l'UA sur la thématique de la sécurité et la sûreté maritime.
En mai 2015, la Chine avait déjà apporté son soutien matériel au Togo dans le cadre du sommet. Au total, la Chine a fait don de cinq bus, d'une dizaine de téléviseurs, d'une vingtaine de motos, d'une trentaine de machines de fax et d'une centaine d'ordinateurs entre autres.
Les Nations unies sont aussi très intéressées par ce sommet. Elles seront présentes en octobre aux côtés du Togo au cours de cette rencontre de haut niveau. C'est le message qu'a délivré vendredi le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, à Faure Gnassingbé, qui l'a reçu en entretien à New York.
Le sommet de Lomé constitue pour Chambas une "opportunité" pour tout le continent afin de définir une approche globale dans sa lutte contre la piraterie maritime. Le diplomate a dit espérer des résultats "concrets" à l'issue de cette rencontre.
L'ONU sera représentée par une délégation de haut niveau conduite par son secrétaire général si son agenda le lui permet.
Toujours le vendredi la question sur la sécurité maritime a été au centre d'un entretien au siège des Nations unies à New York entre les présidents togolais, Faure Gnassingbé et camerounais, Paul Biya.
Le Cameroun avait organisé en juin 2013 le premier sommet sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, l'une des régions du monde les plus affectées par la piraterie.
En application d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats de la CEDEAO et de la CEEAC avaient été invités à mettre en place une stratégie régionale et collégiale pour lutter contre la piraterie maritime et les vols à main armée dans les eaux territoriales.
Trois ans plus tard, un autre sommet se déroule cette fois au Togo, sous l'égide de l'UA avec comme objectif de parvenir à l'adoption d'une charte contraignante.
Le prochain sommet de Lomé s'inscrit dans la droite ligne des recommandations de Yaoundé, mais les Etats africains veulent aller plus loin compte tenu des menaces que font peser la piraterie et les trafics sur le commerce maritime et les échanges régionaux.
L'événement s'inscrit dans l'objectif de l'UA de faire de l'espace maritime un levier principal du développement économique et social de l'Afrique. A cet effet, les 54 pays de l'UA devront définir une feuille de route sur la sécurité maritime en Afrique.
"Cette session extraordinaire capitalisera sur les résultats des sommets de Yaoundé (juin 2013) et des Seychelles (février 2015), afin de mettre en place une stratégie africaine de protection des mers et des océans, pour garantir paix, sécurité et stabilité, et faire de l'espace maritime africain le levier principal d'un développement économique pérenne", selon le comité d'organisation du sommet.
Le sommet verra la participation de plusieurs experts et de différents leaders du monde économique. Les participants se pencheront sur deux principaux thèmes : la sécurité maritime et développement et la coopération régionale et internationale pour la sécurité maritime.
Plusieurs délégations africaines avec à leur tête des chefs d'Etats sont attendus à Lomé. A l'issue des travaux, il est prévu l'adoption de la charte de Lomé sur la sécurité maritime et le développement. Cette charte dont le gouvernement togolais s'emploie à obtenir la signature contient des dispositions contraignantes qui devront conduire à sécuriser les eaux africaines.
Pour Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, le document contient "deux volets essentiels". "Il y a un volet sécuritaire qui touche à la sécurité et à la sûreté maritime, et le deuxième volet, c'est le volet développement et essentiellement consacré à tout ce qui concerne l'économie bleue", a-t-il expliqué.
La charte permettra essentiellement de lutter contre plusieurs pratiques, notamment le pillage des ressources maritimes, la piraterie maritime, la pêche illicite non déclarée et non règlementée ou encore la pollution marine.
Les dispositions à valeur juridique contenues dans la charte permettront aux Etats africains d'harmoniser cette lutte.
Le Togo par la voix de son ministre des Affaires étrangère veut à tout prix convaincre les autres pays à s'unir autour de cette charte qui représente une solution aux inquiétudes liées à la sécurité maritime. Plus encore, "la charte prévoit le renforcement des coordinations sous-régionales pour la surveillance des côtes", a ajouté M. Dussey, pour qui il est de nos jours essentiel de "promouvoir l'économie bleue".
En attendant l'ouverture du sommet, le comité d'organisation continue d'assurer une bonne préparation matérielle et logistique. Les préparatifs restent conformes au chronogramme préétabli.
Source...Xinhua