Le Zimbabwe annonce l'amendament de la loi sur l'indigénisation face aux difficultés économiques

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Le président zimbabwéen Robert Mugabe a déclaré jeudi que la Loi controversée sur l'indigénisation et l'émancipation économique serait amendée pour intégrer divers changements apportés à la législation.

Dans un discours à l'ouverture de la quatrième session du huitième Parlement jeudi, M. Mugabe a déclaré que cette loi serait amendée au cours de la session parlementaire actuelle, pour refléter les nouveaux changements de politique.

En avril de cette année, M. Mugabe était intervenu au sujet de cette loi pour clarifier que sa mise en œuvre serait raisonnable et différenciée par secteur.

Cette intervention faisait suite à des positions contradictoires adoptées par ses ministres sur la mise en œuvre de la loi, et à des déclarations du ministre de l'Indigénisation et neveu du président, Patrick Zhuwao, menaçant de fermer les boutiques des compagnies qui ne respecteraient pas cette loi après l'échéance du 31 mars 2016.

M. Mugabe a reconnu que ces positions conflictuelles avaient semé la confusion chez les Zimbabwéens, au sein de la communauté d'affaires, et chez les investisseurs actuels et potentiels, sapant d'autant la confiance des marchés.

Cette loi, mise en œuvre en 2008, impose aux entreprises étrangères implantées au Zimbabwe de céder une participation de contrôle à des Zimbabwéens noirs locaux. Une directive de suivi publiée en 2010 prévoyait que cette procédure soit achevée dans les cinq années suivantes.

Au fil des années, les transferts de participation ont été lents et concentrés principalement sur le secteur minier, car les différents ministres ont eu des opinions diverses sur la perspective de forcer les compagnies étrangères sous leur autorité à céder 51% de leurs parts à des acteurs locaux.

Dans sa déclaration de clarification en avril, M. Mugabe a déclaré que le gouvernement insisterait pour maintenir la propriété locale de 51% pour les nouvelles compagnies minières, et que les compagnies minières existantes seraient autorisées à rester dès lors qu'elles conservent 75 % de la "valeur brute des ressources exploitées" à l'intérieur du pays, en termes d'impôts, salaires, aides aux communautés et approvisionnements locaux.

"Le secteur des ressources naturelles, le secteur non basé sur les ressources et le secteur réservé adopteront des approches différentes", a déclaré à l'époque M. Mugabe, ajoutant que les compagnies extérieures au secteur des ressources naturelles, y compris les compagnies de l'industrie, des télécommunications, de l'énergie et de la banque, négocieraient leurs crédits ou quotas d'émancipation avec les ministères concernés.

Les commerces de gros et de détail, les salons de beauté, les agences immobilières, les entreprises de mouture des céréales, les boulangeries, les entreprises de transformation du tabac et les productions artisanales et artistiques locales sont des secteurs réservés strictement aux populations locales.

Les déclarations de M. Mugabe au Parlement font suite aux projections du Fonds monétaire international (FMI) sur l'économie zimbabwéenne publiées cette semaine, et prévoyant une croissance négative record de -0,3% en 2016 et de -2,5% en 2017.

La croissance négative prévue en 2016 marque la première récession du Zimbabwe après une période de sept années de croissance positive, elle-même précédée d'une récession de dix ans.

Pour sa part, le gouvernement prévoit une croissance réduite de 1,2 % cette année, après une sécheresse dévastatrice qui a exposé un quart de la population rurale du pays à un besoin d'aide humanitaire.

Le Zimbabwe enregistre des difficultés économiques majeures qui ont été aggravées par une sécheresse dévastatrice, et par des conditions de liquidité strictes.

Source...Xinhua

Date de dernière mise à jour : 10/10/2016

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