Etats-Unis : ces Noirs américains qui sont devenus des symboles des violences policières

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Depuis deux ans les tensions raciales ont été ravivées aux Etats-Unis par longue série de morts par balle. Chaque bavure présente le risque de mettre le feu aux poudres dans une société américaine où les injustices économiques vont croissant et où la ségrégation raciale n'a jamais complètement disparu.

Et dans ce contexte explosif, la mort de Keith Lamont Scott, mortellement blessé alors qu'il refusait de lâcher son arme de poing ce mardi 22 septembre, a provoqué de nouvelles émeutes et embrasé la ville de Charlotte, en Caroline du Nord. Une semaine à peine après qu'un autre Afro-Américain, Terence Crutcher a été abattu alors qu'il regagnait son véhicule. Au total, depuis le début de l'année,quelque 822 Noirs américains ont ainsi été tués selon le site Mapping police violence.

 

Aussi, Keith Lamont Scott et Terence Crutcher ne sont que les derniers d'une très longue liste d'Afro-Américains abattus et dont certains rejoignent, dans la mémoire collective, d'autres victimes emblématiques, qui parlent pour toutes les autres affaires qui ne reçoivent pas le même écho médiatique.

Rodney King

A Los Angeles, en avril 1992, un jury, composé de dix blancs, un asiatique et un latino, selon les critères «raciaux» admis aux Etats-Unis, acquitte quatre policiers accusés d'avoir passé violemment à tabac un automobiliste noir, Rodney King, après une course-poursuite pour excès de vitesse.

Avec ce verdict qui suscite une vague d'indignation, c'est le début d'émeutes gigantesques. Les affrontements durent six jours. Ils feront plus de 50 morts et quelque 2 300 blessés. Plus de 1 000 bâtiments sont incendiés et détruits. Le président Bill Clinton se voit contraint de déployer la garde nationale et des milliers de personnes sont arrêtées.

Les officiers de police seront finalement rejugés et condamnés à trente mois de prison. Les émeutes, parties de Los Angeles s'étendront aux agglomérations de Seattle, Oakland, San Francisco et Las Vegas sur la côte Ouest des Etats-Unis. Sur la côte Est, New York et Philadelphie en connaîtront également quelques unes.

Timothy Thomas

En 2001, Timothy Thomas, un jeune Afro-Américain de 19 ans, non armé, est abattu par un officier de police, Stephen Roach, alors qu'il tentait de procéder à son arrestation. Le jeune homme n'était coupable d'aucun acte grave ni violence, mais avait seulement commis des infractions au code de la route.

Cette bavure policière déclenche une vagues de pillages et les émeutes les plus graves depuis celles de Los Angeles. Quatre nuits durant, Cincinnati est le théâtre de pillages, d'incendies et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Les autorités se voient obligées d'imposer un couvre-feu.

Trayvon Martin

L'affaire Trayvon Martin a, elle, déclenché une vague d'indignation dépassant les frontières des Etats-Unis. Le 26 février 2012, George Zimmerman, agent de sécurité privée ouvre le feu, à bout portant, sur Trayvon Martin, 17 ans, non armé, à la suite d'une violente altercation. Zimmerman déclarera ensuite à la police que Trayvon Martin avait pénétré dans un propriété privée et qu'il l'avait aussi attaqué.

Le vigile présentait des blessures au crâne et saignait du nez. ce n'est qu'en juillet 2013 que l'affaire est jugée et le jury déclare Zimmmerman non coupable.

A l'annonce du verdict, des manifestations ont lieu dans plus de 100 villes américaines. Barack Obama estime alors que les Etats-Unis ne sont pas encore sortis de l'époque de la ségrégation raciale.

Michael Brown

Le 9 août 2014, l'officier de police Darren Wilson abat un jeune Noir de 18 ans, Michael Brown, à Ferguson, une banlieue du Nord de l'agglomération de Saint-Louis, dans l'Etat du Missouri. Michael Brown venait de voler plusieurs paquets de cigarillos dans une supérette et avait renversé le vendeur qui tentait de le retenir dans sa fuite.

200 arrestations après des manifestations du mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis

Selon la police, Michael Brown aurait repoussé Daren Wilson, sorti de son véhicule de fonction afin de l'appréhender et aurait ensuite «agressé physiquement, dans l'habitacle, l'officier de police», le blessant au visage. C'est alors que le fonctionnaire de police, aurait fait feu, au moment où Michael Brown essayait de s'emparer de son arme. Des témoins contesteront cette version des faits.

Le lendemain, une manifestation pacifique dégénère rapidement. 150 policiers anti-émeute tentent de contenir la foule qui lance des pierres et des cocktails Molotov. La situation devient vite incontrôlable, et dès le 13 août, la police fait intervenir des véhicules blindés, d'aspect militaire. Le 14 août, le chaos est tel que le président Barack Obama dans un discours à la nation appelle les manifestants comme les forces de l'ordre au calme. Ferguson restera le théâtre d'incidents et d'afrontements pendant près d'un an.

Sylville Smith

Nous sommes le 13 août 2016 à Milwaukee dans l'Etat du Wisconsin. La police repère une voiture et jugent que l'homme qui est au volant, Sylville Smith, 23 ans, conduit d'une manière «suspecte». La patrouille intercepte alors le véhicule et l'immobilise. Mais l'Afro-Américain tente de s'échapper. Une course-poursuite, à pied, s'engage alors.

Selon la police, le jeune homme était armé et aurait refusé de lâcher son arme. L'un des deux policiers, noir également, abat alors le fugitif dont la famille dira qu'on lui a tiré dans le dos. Deux nuits consécutives de violences s'ensuivent, les 14 et 15 août. La foule des manifestants jette des briques sur les forces de l'ordre et met le feu à plusieurs magasins ainsi qu'à une station essence.

Source...Russia Today

Date de dernière mise à jour : 27/09/2016

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