L'Éthiopie

La République fédérale démocratique d'Éthiopie, en amharique Ītyōṗṗyā, ኢትዮጵያ et ye-Ītyōṗṗyā Fēdēralāwī Dīmōkrāsīyāwī Rīpeblīk, የኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ, est un État de la Corne de l'Afrique. Unique pays de la région sans accès à la mer depuis 1993, l'Éthiopie a des frontières communes avec l'Érythrée (ancienne province), la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Kenya et la République de Djibouti.

Deuxième pays d'Afrique par sa population, l'Éthiopie est le neuvième pays du continent par sa superficie. Essentiellement constitué de hauts plateaux, s'étendant de la dépression de Danakil à 120 m jusqu'aux sommets enneigés du mont Ras Dashan à 4 543 m, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale Addis-Abeba, située à 2 400 m d'altitude, est la quatrième capitale la plus élevée au monde.

Considérée comme un berceau de l'humanité, l'Éthiopie est avec le Tchad et le Kenya, l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens hominidés. On y a découvert Lucy en 1974 et, en 2003, les plus anciens spécimens d'Homo sapiens. Le fait urbain et l'existence d'un État y sont très anciens, le prophète mésopotamien Mani citant au IIIe siècle le royaume d'Aksoum parmi les quatre plus importantes puissances au monde. Au sein de l'Afrique, l'Éthiopie se caractérise comme l'un des seuls pays à avoir conservé sa souveraineté lors du partage de l'Afrique au XIXe siècle: de ce fait, ses couleurs symbolisent souvent l’Afrique et ont été adoptées par plusieurs autres états africains, dans des configurations différentes.

L'Éthiopie, aujourd'hui constitutionnellement laïque, est un pays où de nombreuses croyances coexistent. Après l'Arménie, c'est la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde. S'y trouvent aujourd'hui des orthodoxes monophysites, des catholiques et des protestants. Par ailleurs, un tiers de ses habitants sont musulmans et des minorités religieuses comme les Falachas ou des animistes y vivent aussi.

Sur le plan international, l'Éthiopie est signataire de la Déclaration des Nations unies dès 1942 et devient l'un des 51 États membres fondateurs de l'ONU. Addis-Abeba est aujourd'hui le siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et de l'Union africaine. L'Ethiopie a une population totale estimée à 91,5 millions d’habitants. La langue officielle est l'amharique qui est également la langue de travail du gouvernement fédéral.

 

L'origine du nom « Éthiopie » demeure incertaine. Son plus ancien usage attesté remonte aux épopées d'Homère ; le mot apparaît deux fois dans l’Iliade et trois fois dans l’Odyssée. Son utilisation pour désigner le royaume d'Aksoum apparaît pour la première fois au IVe siècle sur l'inscription d'Ezana qui traduit Habachat par Aithiops (Αἰθίοψ) en grec ancien, signifiant « au visage brûlé ». Selon La Chronique des rois d'Aksoum, un manuscrit ge'ez du XVIIe siècle, le nom Éthiopie est dérivé d'Ityopp'is, un fils de Koush inconnu de la Bible qui aurait fondé la ville d'Aksoum. Pline l'Ancien exposait la même tradition en parlant d'«Aethiops, fils de Vulcain». Une tombe attribuée à Ityopis est montrée près d'Aksoum.

En France, et plus généralement hors de l'Éthiopie, le pays a été longtemps connu sous le nom d'Abyssinie, dont la racine sémite hebeshe signifie « mélangé». Les deux noms étaient encore employés indifféremment par la presse française en 1935. Le terme Habesha désigne de nos jours l'ensemble des habitants du Nord de la Corne, Ethiopiens et Erythréens, voire Soudanais.

On identifie des États indépendants sur des parties du territoire actuel de l'Éthiopie depuis près de 3 000 ans. Vers le VIIIe siècle av. J.-C., on constate la formation du royaume D'mt, suivi de diverses autres entités : le royaume d'Aksoum, les royaumes Zagwés. Vers 1270 se constitue le royaume solomonide, qui se poursuivra sous diverses formes jusqu'à l'Empire d'Éthiopie.

Un des vestiges du royaume de D'mt : les ruines du temple de Yeha, dans le Tigré, Éthiopie.

Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité, l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'hominidés remontent à 3 ou 4 millions d'années. L'apparition de l' Homo erectus et de l' Homo sapiens dans la région se situe entre 1,7 million et 200 000 ans avant notre ère.

Les stèles d'Aksoum avec celle d'Ezana au centre. Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le royaume D'mt (VIIIe ‑ Ve siècle av. J.-C.) est généralement considéré comme l’un des plus grands États en Éthiopie antique.

Le Royaume d'Aksoum

Le royaume d'Aksoum constitue un grand État d'Afrique, sa capitale, Aksoum, est une ville cosmopolite. Situé au bord de la mer Rouge, le royaume prospère grâce à l'exportation de produits primaires, se développe autour du commerce et commence à contrôler les principales routes maritimes passant par la région. L'élément caractéristique d'Aksoum est la pratique de l'écriture avec le développement de l'alphabet éthiopien. Vers 330, Ezana, Negus 

Aksoum connait le déclin avec l'expansion de l'Islam vers la moitié du VIIe qui menace son hégémonie maritime. La destruction par les Arabes du port d'Adulis affecte les revenus de l'État, déstabilise l'autorité du royaume et aggrave les troubles internes. Le manque de sécurité rend les routes caravanières impraticables, l'accès à la mer est toujours plus compliqué et les ressources naturelles s'épuisent. Tous ces facteurs contribuent à la chute d'Aksoum et au déplacement du pouvoir politique éthiopien vers le sud.

Bete Giyorgis, une des Églises rupestres de Lalibela constituant l'héritage le plus célèbre de la dynastie des Zagwés.

Vers 990, le royaume aksoumite s'effondre définitivement. En raison de la progression de l'Islam depuis les côtes, les Chrétiens sont repoussés vers l'intérieur des terres et divers prétendants s'affrontent pour le contrôle du centre du pays. Vers 1140, les Zagwés du Lasta, arrivent au pouvoir. Ils dominent initialement la partie septentrionale de leur province mais à partir du début du XIIIe siècle, ils étendent leur contrôle sur le Tigray, le Bégemeder et l'actuel Wello. La structure féodale de l'Empire offre aux seigneurs régionaux une relative autonomie. Le souverain le plus célèbre est Gebre Mesqel qui ordonne la construction d'un ensemble d'églises taillées dans la roche. Le soutien de l'Église éthiopienne orthodoxe assure aux Zagwés leur suprématie.

L'Empire éthiopien(Aksum) médiéval avant les invasions d'Ahmed Gragne.

En 1270, le dernier souverain zagwé, Yetbarek, est renversé par Yekouno Amlak. L'arrivée au pouvoir de ce dernier marque l'instauration de la dynastie salomonide qui perdure symboliquement de façon presque continue jusqu'en 1974, sans qu'il y ait une continuité familiale. Pendant presque trois siècles, le pays vit une période de développement culturel, administratif, d'extension territoriale et de guerres contre les sultanats musulmans voisins, bien que ce clivage recouvre plus les dirigeants que les habitants. Cette phase de l'histoire éthiopienne est parfois surnommée l'«âge d'or de la dynastie salomonide». Amda Syon I mène les premières grandes conquêtes territoriales durant les trente années de son règne (1314 - 1344) ; une expansion consolidée par Dawit I et Yeshaq I de la fin du XIVe au début du XVe siècle.

Par Ayong

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • moussa

    1 moussa Le 07/05/2014

    Très édifiant. Il serais intéressant de vulgariser l'écriture amharique que je trouve magnifique

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