Les Dogons

DogonmaliLes Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale est estimée à 700 000 personnes. Ils occupent la région nommée Pays Dogon, qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso, d'autres en Côte d'Ivoire.

Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (essentiellement du mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. Leur langue est le dogon, regroupant plusieurs dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, langue réservée à la société des masques. Les Dogons sont liés avec l’ethnie des Bozos par leur parenté à plaisanterie (appelée sinankunya au Mali).

Il semble que les Dogons aient originairement appartenu à un groupe de familles issues d'un système politique d'Afrique de l'Ouest et fuyant la colonisation islamique.
Ils semblent qu'ils ont traversé le fleuve Niger et qu'ils se soient dirigés vers l'est. Plusieurs hypothèses essaient de relier cette épopée aux faits historiques qui bouleversèrent la région.
Avec ces épopées, on parvient à conclure que les Dogons ne sont pas originaires de la terre qu'ils habitent aujourd'hui, bien que la région de la boucle du Niger soit habitée depuis la préhistoire : on y a retrouvé des objets en pierre taillée et polie. Toutefois, la prospection méthodique de cette région reste à faire.

Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au xive siècle pour éviter l'islamisation. Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser sur trois sites, que sont la Falaise de Bandiagara (site mis en 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l'UNESCO), le plateau (région de Sangha) et la plaine. Cette falaise était alors habitée par les Tellem, portant aussi le nom de kurumba. D'après les Dogons, les Bana ont précédé les Tellem (il s'agirait des Toloy). Même s'ils ont longtemps subi la domination des divers peuples ayant créé de grands empires ou royaumes, les Dogons ont toujours su conserver leur indépendance du fait de la difficulté d'accès à leurs territoires montagneux isolés. Les Dogons luttèrent farouchement contre les Mossis à l'époque de l'empire sonhrai, puis contre les Peuls islamisés à partir du xviie siècle. Les Dogons et les Soninkés sont très liés, les Dogons étaient parfois influencés culturellement et linguistiquement par les Soninkés. Certains Soninkés se sont mélangés aux Dogons lors de leur grande dispersion, après la chute de l'empire du Ghana.

La tradition orale nous livre plusieurs récits, avec leurs variantes. Ils peuvent tous donner lieu à interprétations, toutefois la chronologie reste à peu près identique.

Les premiers occupants connus du Pays Dogon seraient de petits hommes appelés Bana (rouge), Tellem, ou encore Pygmées. Ils vivaient de chasse et de cueillette à une époque où la forêt arrivait vraisemblablement au pied de la falaise.

La tradition dit que les cultivateurs Dogon défrichèrent la forêt pour établir leurs champs, détruisant ainsi le moyen de subsistance des chasseurs Tellem et les obligeant à quitter le pays.

Ce qui situe la migration Dogon vers la Falaise aux environs du XIVe siècle.
Les Dogon auraient été les serfs des empereurs Keïta, qui régnaient sur le Mandé vers l'an 1300. Le Mandé, le "pays où vit le roi", arrivant alors à sa décadence, les serfs se seraient trouvés libérés mais sans protecteur.

Le thème de la fuite devant un ennemi à cheval revient toujours dans les légendes Dogon, certaines précisent même des musulmans. Il est tout à fait possible qu'il s'agisse des Almoravides qui envahirent l'empire du Ghana entre 1050 et 1080.
Le thème de l'Ancêtre-Serpent est très important dans la mythologie Dogon, en l'an 1000, le Ghana avait ses cultes africains et la croyance principale concernait le Dieu Serpent du  Ouagadou.

Les légendes anciennes du Mali ne parlent presque pas des Dogon, bien que la proximité de Tombouctou, de Gao et Djenné ait pu être importante pour eux.
Si l'on considère que durant sept siècles, ces grandes cités ont été le centre culturel et commercial de l'Afrique de l'Ouest, on peut penser que les Dogons aient subi certaines influences.

Les Peuls, qui furent les grands propagateurs de la religion musulmane en Afrique, les ont harcelés en permanence. La résistance des Dogons à l'islam les a obligés à se replier sur eux-mêmes.

En 1893, le général Archinard, à la tête des troupes françaises, s'empara de Bandiagara. La ville résista victorieusement pendant trois jours .
Et le pays Dogon ne fut totalement vaincu qu'en 1921.

L'occupation française à imposé la pénétration des missionnaires chrétiens à Bandiagara et à Sangha, ce qui a également entrainé l’expansion de l’islam en pays Dogon par les peuls.

Traditionnellement, les hommes dogons sont en général vêtus d'un boubou ou d'une tunique ouverte sur les côtés, et d'un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés. Autrefois les hommes portaient les cheveux très longs et frisés. Sur le haut de la tête un cimier était fait avec les cheveux. Quand les cheveux étaient jugés trop courts, on y ajoutait des éléments. Généralement les cheveux sont rasés vers l'âge de 45 ans. Une ceinture de cauris encercle la tête. Des bracelets de cuivre ou d'argent sont portés au bras, ainsi que des bagues au doigt. Les talismans sont très utilisés. On y ajoute des poils de queue d'éléphant pour la force.

Les femmes dogons portent le pagne et le boubou féminin. Les coiffures sont très riches et variées. Elles sont en forme de casque, avec de longues mèches tressées sur les côtés, un nœud de cheveux sur la nuque et le cimier sur le haut du crâne. À la coiffure sont ajoutés des perles ainsi que des bijoux d'or ou d'argent. Les oreilles sont percées et de nombreuses boucles d'or y sont fixées en forme de cercle. Vers l'âge de trois ans un anneau est fixé à la lèvre inférieure pour le premier stade d'initiation à la parole, puis trois anneaux au nez entre 10 et 12 ans, celui du milieu en cuivre pour attirer les bonnes paroles et les autres en aluminium pour chasser les mauvaises. Les pierres précieuses sont aussi utilisées pour les parures. On n'observe ni scarification ni tatouage.

Dans le cercle de Bandiagara, 80 % de la population est Dogon, de confession traditionnellement africaine.
Mais le pays Dogon est entouré par un monde musulman : d'abord par les Peuls, éleveurs nomades, par les agriculteurs Mossi et Bobo, et par les pêcheurs Bozos.

Le Pays Dogon semble perdu au milieu du Mali.
Mais il demeure l'un des sites les plus fascinants de l'Afrique de l'Ouest. Les Dogons et la Falaise dans laquelle ils vivent représentent un monde à part : un univers vertical, structuré autour d'un Renard Pâle et de dieux sans pareils, de Forgerons et de" Hogon", d'Initiés et de Débutants, de fêtes se déroulant tous les 60 ans, de masques et de danses incomparables, de légendes archi-complexes et fascinantes.
Les Dogons vivent dans une tradition africaine, au cœur d'un pays islamisé. La Falaise de Bandiagara est le repaire du Pays Dogon. Elle définit quatre  grandes zones:

- le Plateau, limité par le Niger à l'ouest et la Falaise à l'est: une région très accidentée et difficile d'accès où les habitants ont peu de contacts avec l'extérieur.

- La Falaise, la partie la plus connue du pays Dogon.
Sa hauteur varie de 300 à 600 m; elle se présente sous la forme d'une paroi abrupte, coupée de failles et dont la base est couverte d'éboulis.
La plupart des villages Dogon ont été bâtis dans cette zone d'éboulis, un véritable chaos rocheux incultivable à l'exception de quelques champs minuscules.

- La Bande de terre, au pied des rochers, la seule partie réellement cultivable. Elle court le long de la falaise sur toute sa longueur. Cette bande de terre arable, enserrée entre la paroi et une zone dunaire, varie de 500 m de large devant Dourou à plusieurs kilomètres dans la région de Bamba.
Elle est traversée par des rivières temporaires qui coulent des hauteurs à la saison des pluies. On y trouve la plupart des cultures ainsi que les puits qui fourniront de l'eau jusqu'à la fin de la saison sèche.

La paroi de la falaise forme des surplombs assez importants ; elle est coupée de failles dont les plus importantes ont été aménagées pour accéder au plateau.
Les Dogons y ont construit des sortes d'escaliers de pierre ou des échelles taillées dans des troncs d'arbres.

- Enfin, la Plaine, qui s'étend au-delà du cordon dunaire vers l'est, jusqu'au Burkina Faso. Beaucoup de Peuls y transhument et l'implantation des Dogon y est plus récente que dans la falaise.
La circulation dans la plaine est plus facile, l'isolement moindre, et les habitants vivent du commerce entre le Burkina Faso et les villages de l'intérieur.

Par Ayong

Sources : Wilképédia, quaibranly.fr

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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