Le peuple Yoruba

Yoruba traderLes Yorubas ou Yoroubas (Yorùbá) sont un peuple d'Afrique, surtout présent au Nigeria, sur la rive droite du fleuve Niger, mais également au Bénin, au Ghana, en Côte d'Ivoire où ils sont appelés Anango, et au Togo.

Le terme Yorouba apparaît au début du XVIe siècle sous la plume d'Ahmed Baba pour désigner le seul Royaume d'Oyo. C'est un exonyme haoussa, présent également dans le lexique fulfuldé, qui signifie rusés. Plus qu'un hommage à la diplomatie d'Oyo, il s'agit peut être d'une allusion à la ruse honorée en la divinité Eshu.

Son intégration au lexique yorouba pour désigner les descendants du mythique Oduduwa (en) habitant les seize cités états et leurs multiples subdivisions qui reconnaissent pour métropole Ifé et partagent la langue de la chancellerie de l'Alafin (en) date de la fin du XIXe siècle. Ce choix lexical est le fait de l'esclave yorouba devenu évêque anglican Samuel Ajayi Crowther, premier traducteur de la Bible. Le morcellement politique des Yorouba n'a pas laissé d'endonyme propre à la langue yorouba.

Article détaillé : Royaume d'Oyo.

Les Yorubas élaborent très tôt une civilisation urbaine. Lors de son expédition dans la région en 1826, l'explorateur écossais Hugh Clapperton dénombre des dizaines de cités florissantespour le seul Empire d'Oyo. Selon son témoignage, plusieurs villes yorubas ont alors une population supérieure à 20 000 habitants.

L’esclavage fait par les occidentaux en Afrique a durement touché le peuple Yoruba qui en a payé un lourd tribut. La traites négrières, européenne a déporté beaucoup de Yorubas partout dans le monde, c'est pourquoi on trouve une importante diasporaoutre-Atlantique (États-Unis, Cuba, Brésil...).

Yoruba deities 11Compte tenu de l'explosion démographique dans cette sous-région du Nigeria, et de l'existence d'une importante diaspora, le nombre de Yorubas est difficile à chiffrer avec précision. Lors d’un colloque organisé en 1971, le Pr Wande Abimbola avançait les chiffres suivants : 14 millions de Yorubas, dont 13 au Nigeria et 0,5 million au Dahomey (sur une population de 2 millions). En 1993, selon d'autres sources, le nombre total de Yorubas se serait élevé à 19 327 000, dont 18 850 000 au Nigeria. D'après des chiffres de juillet 2008, sur une population totale estimée à 146 255 323, les Yorubas du Nigeria représenteraient 21 %de la population Nigériane. Le nombre de Yorubas pourrait donc aujourd'hui dépasser les 30 millions.

La majorité de ce peuple parle la langue yoruba.

La langue se subdivise en de nombreux dialectes. Il existe néanmoins aussi une langue standard.

Au Nigéria, l’alphabet yoruba est un alphabet latin étendu par des diacritiques (point ou, mieux mais moins souvent disponible, barre verticale souscrits) ainsi qu'un digramme. Chacun des signes a le statut de graphème indépendant. L'alphabet yoruba est un sous-ensemble de l'alphabet pan-nigérian :

YorubaLes lettres se lisent quasiment comme dans l'API. Noter cependant l'utilisation de la barre souscrite (ou du point) pour les voyelles ouvertes (s'accompagnant aussi, d'après l'analyse traditionnelle, d'un mouvement de rétraction de la racine de la langue) () = [ɛ̙], () = [ɔ̙] et pour le [ʃ], noté (). Enfin, le digramme gb note une occlusive labio-vélaire [ɡ͡b] (qu'on prononce d'un seul mouvement et non comme s'il s'agissait d'une séquence [ɡ] + [b]).

Au Bénin, le yoruba s’écrit avec l’alphabet des langues nationales.

On emploie trois diacritiques supplémentaires pour noter les tons de la langue : l'accent aigu (registre haut), l'accent grave (registre bas) et le macron (registre moyen). Ce dernier est généralement omis (une voyelle non marquée doit donc être lue comme portant un macron). De sorte, on trouve des combinaisons comme ‹ ẹ́ › et ‹ ọ̀ › au Nigeria, et ‹ ɛ́ › et ‹ ɔ̀ › au Bénin.

Des combinaisons de registres donnant des tons modulés (consulter Langue tonale pour ces notions) pouvaient être notées par un antiflexe pour la modulation montante (bas-haut) et un tilde pour d'autres. Dans les usages actuels, l'antiflexe est parfois remplacé par une écriture décomposée : ‹ ǒ › = ‹ òó ›. Le tilde, quant à lui, est abandonné : ‹ õ › = ‹ òó › ou ‹ ōò › (voire ‹ oò ›), selon les cas.

Enfin, les nasales pouvant être vocalisées, elles reçoivent aussi les marques tonales : ‹ ḿ › et ‹ m̀ ›, par exemple.

Le peuple Yoruba completement disloqué dans plusieurs pays africains à cause du partage issue de la conférence de Berlin (Nov 1884-Fev 1885) a tout de même enfanté parmi les plus grands enfants du continent Africains, parmi les quels l'ancien président de la République du Nigeria Olusegun Obasanjo, l'actuel président du Bénin Yayi Boni, l'écrivain Wole Soyinka, les chanteurs Dele Sosimi, King Sunny Adé, Fela Kuti, Sikiru Ayinde Barrister, Sade Adu, Keziah Jones, l'évêque anglican Peter Akinola etc…

Les traditions des différentes populations yorubas retracent toutes leurs origines jusqu'à la ville nigériane d’Ile-Ife. Leur langue est parlée par environ vingt-cinq millions de personnes, au Nigeria, où il est l'une des trois langues nationales, mais aussi dans certaines régions du Bénin et du Togo. Le Yoruba est également parlé aux Antilles et en Amérique latine, notamment à Cubapar les descendants d'esclaves Africains, pratiquant entre autres la religion Santeria (syncrétisme vodou), et au Brésil, notamment dans le culte du candomblé.

Source : wikipeda

Par AYONG

Date de dernière mise à jour : 02/04/2016

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