La BAD lance un plaidoyer pour des investissements accrus dans la nutrition en Afrique

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La Banque africaine de développement (BAD) appelle à un meilleur plaidoyer et à une responsabilité accrue pour des investissements dans la nutrition en Afrique où 58,7 millions d'enfants de moins de cinq ans présentaient un retard de croissance en 2017.

"La situation est très alarmante donc il faut prendre des mesures maintenant", a lancé le chef de Division Santé publique, sécurité et nutrition de la BAD, Babatunde Omilola, à l'ouverture lundi à Abidjan d'un atelier de sensibilisation en nutrition pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

L'état de la nutrition en Afrique se caractérise par le retard de croissance, l'émaciation, la prévalence de l'anémie, la surcharge pondérale et l'allaitement exclusif au sein.

Selon un rapport mondial paru en 2018 sur la nutrition dans le monde, au total 58,7 millions d'enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne souffrent d'un retard de croissance, 13,9 millions sont atteints d'émaciation et 8% des adultes de plus de 20 ans sont en surpoids tandis que 20 millions de bébé naissent chaque année avec un faible poids à la naissance.

En Afrique de l'Ouest et du Centre, les taux de retard de croissance sont respectivement de 29,9% et de 32,1%.

Pour Babatunde Omilola, les causes profondes de la malnutrition tiennent à l'insécurité alimentaire, aux mauvaises infrastructures en matière d'eau et d'assainissement, à la faible couverture sanitaire, aux conflits, à la pauvreté et aux inégalités liées au genre.

La malnutrition retarde le progrès vers l'atteinte des objectifs du développement en Afrique, estime l'expert de la BAD qui relève que les économies africaines perdent près de 25 milliards USD par an du fait de la malnutrition qui coûte entre 1,9% et 16,5% du PIB des pays africains.

Babatunde Omilola a présenté les arguments économiques en faveur d'un investissement plus accru dans la nutrition et insisté sur le rôle de la BAD dans le cadre de son plan d'action pour la nutrition lancé en 2018 et visant à réduire de 40% le nombre d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'un retard de croissance en 2025.

Dans le cadre de son plan d'action pour la nutrition, la BAD s'engage à accroître la proportion des investissements "rationnels" sur le plan nutritionnel dans les secteurs de la santé, de l'agriculture, de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène et de la protection sociale.

La BAD est à l'origine de la mise en place de l'initiative des Leaders africains pour la nutrition (ALN, sigle en anglais), une plateforme adoptée en janvier 2018 par l'Union africaine (UA) pour catalyser et soutenir un leadership et un engagement politique de haut niveau pour mettre fin à la malnutrition en Afrique.

Pour y arriver, la BAD recommande, entre autres, "une augmentation des allocations budgétaires en matière de nutrition, le respect des lois sur l'enrichissement obligatoire des aliments afin de lutter contre l'anémie et d'autres maladies, le renforcement de l'autonomisation des femmes et des adolescentes, la collecte en temps opportun de données de qualité", a conclu Babatunde Omilola.

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